Ce célèbre parcours rappelle l’exploit du messager qui aurait couru de Morat à Fribourg pour annoncer la défaite du Duc de Bourgogne, une branche de tilleul à la main. Il serait mort à son arrrivée et le tilleul aurait pris racine. Les historiens ne voient aucun lien entre l’arbre et la bataille. Cette légende fribourgeoise s’inspire peut-être de la bataille de Marathon en Grèce. Symbole fort malgré tout, évoquant la liberté et le courage de nos ancêtres, le tilleul a marqué, jusqu’en 1977, l’arrivée de la course, déplacée ensuite par les organisateurs. En 1966, ces derniers décident d’ailleurs de remettre un rameau de tilleul au vainqueur, pour ne pas oublier le sens commémoratif de l’épreuve. En 1904, Théo Aeby, professeur au Technicum cantonal, lance l’idée d’organiser une course entre Morat et Fribourg en souvenir du messager. Il faudra attendre les années 1930 pour que son projet se réalise : en 1931 le peintre bernois Alolphe Flückiger court la course pour la première fois, l’année suivante elle a lieu égalment, grâce à Beda Hefti, mais elle est réservée uniquement au ski-club de Fribourg, et, finalement, le 25 juin 1933, la première édition officielle est ouverte au public. En 1936, pour éviter les grosses chaleurs de juin, on déplace la course au 1er dimanche d’octobre. C’est seulement en 1977 que les femmes peuvent s’inscrire officiellement, quelques-unes s’y étant déjà risqué auparavant mais sous un nom masculin ! Au milieu des années 1990, la domination des coureurs d’élite africains ne fait aucun doute et des athlètes du monde entier s’affrontent sur le bitume fribourgeois. Si l’aspect compétitif relègue désormais au second plan le sens originiel du parcours, la course n’en perd pas pour autant son caractère populaire. Preuve en est le nombre de participants en 2012 - plus de 10'000 - un chiffre qui n’avait pas été atteint depuis 1992 ! Quelle future édition battra le record de participation de 1985 (16'338)… ?
Remarques
A noter qu’aujourd’hui la course « classique », course commémorative, est complétée par deux plus petits parcours : celle des « joggers » (demi-parcours) et celle des enfants (entre 700 et 3500 m.). Les 17,170 km peuvent aussi être parcourus en nordic walking.
Texte : Florence Bays
Pour aller plus loin
- Jeannotat, Yves : Morat-Fribourg. Livre officiel de la 50e course commémorative, Fribourg, Y. J., 1983.
- Mauron, Camille : « Les origines et le développement de la course Morat-Fribourg », travail de maturité, Collège de Ste-Croix, 2007-2008.