Ces lieux sont divers: sa chambre dans la maison paternelle à La Pierraz (hameau appartenant à l’actuelle commune de Siviriez), la chapelle du Bois de Villaraboud, et l’abbaye cistercienne de la Fille-Dieu à Romont, un lieu de retraite pour la « servante de Dieu » où sa filleule fut par ailleurs moniale. On se recueille également dans la chapelle qui lui est dédiée depuis 2000 (attenante à l’église de Siviriez) et où ses reliques sont conservées. C’est dans la même église qu’une messe en sa mémoire réunit tous les 27 du mois des centaines de fidèles (Marguerite Bays est décédée le 27 juin).
Constituée en 1968, la Fondation Marguerite Bays, composée d’une dizaine de membres, soutient la procédure de canonisation et se charge notamment des animations liturgiques, du site web et de l’accueil des pèlerins. Ces derniers sont très bien accueillis mais en toute simplicité ; ils peuvent se reposer et boire gratuitement quelque chose de chaud dans une pièce réservée à cet effet. En collaboration avec l’office du tourisme, la fondation propose deux parcours à ceux qui souhaitent faire un pèlerinage à pied ou à vélo « sur les pas de Marguerite Bays ».
Des historiens contemporains se sont également penchés sur le sujet et ont observé qu’en fonction des époques, la représentation de cette figure mystique aux vertus reconnues par le Vatican a évolué. Les documents montrent que son engagement dans l’Eglise et auprès des plus démunis est présenté différemment à sa mort ou après Vatican II. En outre, les traits du visage de la pieuse couturière restent à ce jour mystérieux; le portrait qu’on lui prête aurait été reconstitué après sa mort. Quoi qu’il en soit, Goton de la Pierraz, comme elle était surnommée, est vénérée depuis des décennies, et sa béatification en 1995, puis sa canonisation 24 ans plus tard, ont encore intensifié le culte qu’on lui voue. La diminution de la pratique religieuse que connaît l’Eglise catholique actuelle ne se répercute donc nullement sur la fréquentation des lieux familiers de la Bienheureuse Marguerite, au contraire.
Informations
Les deux parcours proposés aux pèlerins « sur les pas de Marguerite Bays » : le premier relie Siviriez à la Chapelle de Notre-Dame du Bois à Siviriez en passant par La Pierraz, et retour, le second, plus long, part de Siviriez pour gagner l’Abbaye cistercienne de la Fille-Dieu à Romont.
Texte : Florence Bays
Pour aller plus loin
- Borcard, Patrice : « Les mille et une images d'une sainte : de sa mort en 1879 à aujourd'hui, Marguerite Bays a beaucoup changé ». La Liberté, 28-29 octobre 1995.
- Demierre, Michel: « Une perle de sainteté ». DVD, 2013.
- Julan, Sébastien : « Marguerite Bays. La chapelle bénie à Siviriez ». La Gruyère, 4 juillet 2000.
- Morel, Claude : Mieux connaître la Bienheureuse Marguerite Bays. Fribourg, Saint-Paul, 2005.
- Python, Francis : « Marguerite Bays ». Dictionnaire historique de la Suisse, 2004.
- Python, Martial : La vie mystique de Marguerite Bays : stigmatisée suisse, Saint-Maur, Parole et Silence, 2011.
- Rime, François : « Les espaces sacrés d'une paroissienne "ordinaire" », Marguerite Bays. In : La Gruyère dans le miroir de son patrimoine, T. 4, Neuchâtel, Alphil, 2011, pp. 56-57.
- Rime, Jacques : Lieux de pèlerinage en Suisse. Itinéraires et découvertes. Bière, Cabédita, 2011, pp. 37-39.
- Sanchez, Stéphane: « Marguerite Bays, d'éternelle actualité ». La Liberté, 14 mai 2013.
- Sugnaux, Christophe : « Les restes de Marguerite Bays seront placés dans un reliquaire ». La Liberté, 1er mars 2000.
- Fiche hagiographique de l'abbaye Saint-Benoît de Port-Valais: Bienheureuse Marguerite Bays.