L’heure est venue de dresser le bilan de l’exercice 2018. Premier élément positif : l’activité hospitalière stationnaire (hors réadaptation) s’est nettement développée. Avec 19'082 cas, elle affiche une hausse de près de 10 % (1'656 cas) par rapport à l’année précédente. Grâce à une réorganisation, des patients supplémentaires ont pu être admis au sein des services de médecine interne, de chirurgie générale et de chirurgie orthopédique de l’HFR Fribourg – Hôpital cantonal.
Résultat : la durée d’hospitalisation moyenne est passée de 7,2 jours (2017) à 6,8. Quant à l’activité ambulatoire, elle a augmenté de 5 % et enregistre 488'181 traitements, contre 466'761 en 2017. Le taux de natalité a aussi connu une évolution positive avec 1'040 naissances (965 en 2017).
Les produits d’exploitation ont grimpé de 4 % pour s’élever à 482 millions de francs, tandis que les charges d’exploitation atteignent 470,277 mio, soit une hausse de 1,9 %. L’exercice annuel boucle sur un déficit de 11,8 mio (14,5 mio en 2017), un résultat nettement inférieur à la perte de 21,3 mio prévue initialement. Si les mesures d’assainissement des finances et d’amélioration de l’efficience introduites en 2017 ont commencé à porter leurs fruits en 2018, le déficit appelle néanmoins des mesures supplémentaires afin de consolider l’HFR d’un point de vue financier et organisationnel. Affichant 2,44 % (0,35 % en 2017), la marge d’EBITDA (résultat avant intérêts, impôts et amortissements) pour l’année 2018 est nettement inférieure à la valeur visée (10 %) pour assurer le propre financement des réinvestissements et investissements. Tant la baisse des tarifs dans le domaine stationnaire que les nouveaux tarifs TARMED adoptés par le Conseil fédéral au 1er janvier 2018 ont contribué à rendre l’exercice déficitaire. À elle seule, la réduction des tarifs ambulatoires s’est traduite par une diminution des recettes de 4,2 mio.
Train de mesures pour davantage d’efficience et d’économies
Diverses mesures à tous les niveaux ont contribué à réduire le déficit prévu pour 2018. La diminution de la durée des séjours hospitaliers dans le domaine stationnaire a permis une augmentation significative du chiffre d’affaires avec 9 % de plus qu’en 2017 (+ 20 mio). La centralisation de la stérilisation à Fribourg a également favorisé la réduction des coûts. À cela s’ajoutent une politique restrictive en matière de ressources humaines et l’exploitation des potentiels d’économies au niveau des achats (1,6 mio par an). D’autres mesures, telles que l’amélioration de la saisie des prestations médicales à facturer, devraient contribuer à accroître encore l’efficience. La fermeture nocturne du bloc opératoire de l’HFR Riaz en semaine ainsi que la réorganisation de l’anesthésiologie sur les sites de Riaz et Tafers se révèlent particulièrement efficaces en 2019 et permettent de réduire les coûts. D’autres mesures sont en cours.
Réorientation stratégique nécessaire
Malgré des mesures d’économie et d’organisation, une réorientation stratégique s’avère nécessaire pour que l’HFR bénéficie de bases financières saines et d’un positionnement pertinent sur le marché. Diverses évolutions du système de santé national contraignent l’HFR à se réorienter : baisse incessante des tarifs, concentration accrue des prestations médicales (notamment dans la médecine hautement spécialisée), transfert des traitements stationnaires vers l’ambulatoire, exigences croissantes en matière de qualité et de sécurité dans les services spécialisés, ainsi que pénurie de personnel spécialisé. Les travaux préparatoires liés à la réorientation stratégique ont débuté en 2018 ; la stratégie définitive devra être adoptée courant 2019.