Beat Vonlanthen (1957), démocrate-chrétien
Il accomplit son école primaire dans son village natal. C’est au Collège Saint-Michel de Fribourg qu’il apprend le français. Il y obtient une maturité de type latin-langues en 1977. Il s’inscrit alors à l’Université de Fribourg où, après une licence en droit qu’il décroche en 1982, il est nommé assistant. En 1984, il gagne l’Angleterre et en revient l’année suivante avec, en poche, un « Master of Laws » (mastère en droit) de la London School of Economics and Political Science. Il complète sa formation en 1986 par un doctorat en droit de l’Université de Fribourg.
La même année, Beat Vonlanthen entre à l’Administration fédérale. Le voici d’emblée responsable de la formation auprès du délégué aux réfugiés au Département de Justice et Police. En 1988, il passe au Département fédéral de l’Economie, où il travaille comme collaborateur personnel du directeur de l’Office fédéral des arts et métiers et du travail. Il y est responsable du programme « O ffensive pour la formation continue ». En 1990, on le trouve au Département fédéral de l’Intérieur comme chef d’état-major du Groupement de la science et de la recherche. Montant en grade (il est aussi capitaine à l’armée), il est nommé en 1998 vice-directeur du Secrétariat d’Etat à la science et la recherche.
Démocrate-chrétien par tradition familiale, Beat Vonlanthen préside la section singinoise du PDC de 1989 à 1994. Il entre au Grand Conseil en 1995 et il est confirmé dans son mandat parlementaire lors des élections de 1996, puis de 2001. En 2004, le député au Grand Conseil brigue la succession au Conseil d’Etat d’Urs Schwaller. Cette élection complémentaire a lieu le 16 mai. Elle met aux prises trois candidats. Beat Vonlanthen, avec 46% des suffrages, devance nettement ses deux concurrents. Il est élu tacitement et prend ses fonctions en juillet.
Fort de ses études en Grande-Bretagne, il ne va pas tarder à pousser au maximum l’application, dans l’administration cantonale, des méthodes du « new public management », nouvelle gestion publique destinée à en améliorer la productivité. Le nouvel élu est chargé de la Direction de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et des Constructions. Jusqu’au 31 décembre 2006, il fait passer au Grand Conseil une douzaine de décrets. Le plus important concerne le crédit d’engagement pour la construction du pont de la Poya ; voté par le Grand Conseil le 23 juin 2006, il l’est également par le peuple – 81% de « oui » – le 24 septembre suivant.
Beat Vonlanthen est réélu dès le premier tour du 5 novembre 2006, où il arrive en deuxième position. Durant sa seconde législature, Beat Vonlanthen a en charge la Direction de l’Economie publique et de l’Emploi. De 2007 à 2011, il défend avec succès une dizaine de projets devant le Parlement. Parmi ceux-ci, les lois concernant l’orientation professionnelle (2007) et la promotion économique (2007), ainsi que le concept de stratégie énergétique (2009). En 2010, Beat Vonlanthen préside le Conseil d’Etat. Il souligne avec fierté le succès du plan cantonal de relance économique de 2009, dossier dont le directeur des « trois E » – économie, emploi, énergie – a la conduite. A son actif s’ajoute le renforcement de l’implantation économique du canton en Chine.
En outre, Beat Vonlanthen est membre de la troïka suisse auprès du bureau de l’Assemblée des régions de l’Europe (ARE). De plus, il préside deux institutions de premier plan : celle des directeurs cantonaux de l’économie publique de Suisse occidentale (2010–2011) et celle de la Conférence suisse des directeurs cantonaux de l’énergie (à partir de 2011).
A la tête du Gouvernement en 2010, le président Vonlanthen, manifestement à l’aise, se plaît à exprimer ses idées quant à la manière de faire avancer le canton. Sa recette gagnante – « win-win » selon son expression fétiche – tient en trois mots : cohésion interrégionale, positionnement du canton, ouverture.
Beat Vonlanthen est réélu en 2011 terminant deuxième lors des deux tours de l’élection au Conseil d’Etat. Il termine son activité au Conseil d'Etat le 31 décembre 2016. De 2015 à 2019, il est Conseiller aux Etats du canton de Fribourg.
Extrait de : "Le Conseil d’Etat fribourgeois : 1848-2011"