Urs Schwaller, (1991-2004), démocrate-chrétien
Germanophone, Urs Schwaller accomplit son école primaire à Tavel. A 12 ans, il entre au Collège Saint-Michel, où il apprend le français et passe le baccalauréat. Inscrit à l’Université de Fribourg, il y obtient la licence en droit en 1976. Il fait alors un stage d’avocat dans une étude de la place, tout en continuant sa formation supérieure. En 1981, il décroche son doctorat en droit et son brevet d’avocat.
En 1982, Urs Schwaller opte pour la fonction publique. Le voici chef de service à la Direction de la Justice, de la Police et des Affaires militaires, alors sous l’autorité de Rémi Brodard. Quatre ans plus tard, en mai 1986, il est élu préfet de la Singine. Il s’y fait remarquer par son efficacité. Urs Schwaller se présente en 1991 aux élections du Conseil d’Etat. Au premier tour du 17 novembre, Urs Schwaller recueille 34% des suffrages, ce qui le place en tête de la course pour le second tour. Celui-ci a lieu le 8 décembre : Schwaller est élu aux côtés de ses deux colistiers démocrates-chrétiens, Michel Pittet et Augustin Macheret, comme lui nouveaux.
Urs Schwaller prend en charge la Direction de l’Intérieur, des Communes, des Forêts et de l’Agriculture. Le premier dossier d’importance dont il a la responsabilité est celui de l’autonomie communale. Il s’agit de finaliser le projet, préparé par Hans Bächler, et de le porter devant le peuple. Ce dernier l’accepte le 16 février 1992 à une nette majorité (79% des votants). En 1995, il obtient du Grand Conseil le vote de la loi sur les agglomérations, dispositif pionnier en Suisse.
En 1996, Urs Schwaller est candidat à un second mandat gouvernemental. C’est la consécration : il est élu en tête dès le premier tour du 17 novembre, avec 61% des suffrages. Urs Schwaller obtient la Direction des Finances. Succédant à Félicien Morel, capitaine à l’armée comme lui, il poursuit la politique d’assainissement des finances cantonales. En outre, il combat l’initiative législative pour une meilleure répartition de la charge fiscale. Le verdict du peuple tombe le 28 septembre 1997 : elle est rejetée par 77% des suffrages.
En 2001, Urs Schwaller brigue un troisième mandat. Des onze candidats en lice, seul l’indépendant Pascal Corminboeuf est élu au premier tour du 11 novembre. Le directeur des Finances vient en tête des « ballottés ». C’est tacitement que, dès le 20 novembre, par suite de désistements, les six sièges encore vacants sont repourvus.
En 2003, à l’occasion des élections fédérales, Urs Schwaller se présente au Conseil des Etats. Il y entre le 1er décembre, tout en demeurant au Conseil d’Etat jusqu’en juillet 2004. A la Chambre des cantons, le député fribourgeois se fait tôt remarquer et, dès 2005, il est appelé à la présidence du groupe parlementaire démocrate-chrétien. En 2007, le peuple fribourgeois le reconduit dans son fauteuil sénatorial. Il garde la présidence de son groupe.
Au Conseil des Etats, le Fribourgeois déploie une activité intense. De 2004 à 2009, il est l’auteur de vingt et une interventions parlementaires (motions, interpellations, initiatives). En outre, il siège dans plusieurs commissions, dont celle des institutions politiques, celle de la politique de sécurité et celle des finances. Il préside aussi celle de la sécurité sociale et de la santé publique. Il fait partie de l’influente Délégation des finances du Parlement.
Le 13 août 2009, le démocrate-chrétien Urs Schwaller, porté par son groupe, brigue la succession du radical Pascal Couchepin. Son identité linguistique fait problème. Parfait bilingue, il souligne le rôle de pont de son canton : « Je suis Fribourgeois avant d’être Romand. » Classe politique et opinion publique sont divisées. Elles le sont également sur l’opportunité de modifier, en cours de législature, le rapport des forces politiques au Conseil fédéral. Le 16 septembre, au quatrième tour de scrutin, l’Assemblée fédérale élit le radical neuchâtelois Didier Burkhalter, par 129 voix contre 106 à Schwaller. Celui-ci est réélu au Conseil des Etats en 2011 et il garde la présidence du groupe PDC. Il se retire du Sénat helvétique en 2015.
Les mandats d’Urs Schwaller ne se limitent pas au seul domaine politique. Expression de son ancrage dans la société civile, nombreux sont ceux qu’il exerce dans le triple secteur économique, social et culturel.
Il est désigné président su Conseil d'administration de La Poste le 26 avril 2016. Il quitte son poste le 31 décembre 2021.
Extrait de : "Le Conseil d'Etat fribourgeois : 1848-2011"