La Confédération suit de près l’expérience fribourgeoise. Elle a d’ailleurs accordé son soutien au projet, en reconnaissant son utilité dans le cadre de son programme d’utilisation durable des ressources.
Le projet ReLait – Diminution des antibiotiques s’inscrit parfaitement dans la stratégie antibiorésistance StAR de la Confédération, qui veut faire de cette semaine une sensibilisation « pour un bon usage des antibiotiques ». De simple initiative cantonale, le projet fribourgeois a pris de l’ampleur et est devenu un projet phare au niveau fédéral, avec le soutien financier de la Confédération.
A l’origine, ce sont les producteurs de lait attentifs à la santé de leur cheptel qui ont approché Grangeneuve pour développer des stratégies alternatives au niveau de la prévention et du traitement des animaux. Ils souhaitaient en effet réduire les antibiotiques administrés à leur cheptel. Le projet est orienté vers la pratique quotidienne des producteurs, avec des stratégies de santé des troupeaux qui peuvent s’appliquer à toutes les exploitations laitières.
Le projet, mené en partenariat avec la Faculté vétérinaire de l’Université de Berne (Vetsuisse), innove dans la mise en réseau des exploitations et la collaboration plus étroite entre producteurs, agronomes et vétérinaires. La Direction des institutions, de l’agriculture et des forêts se réjouit de cette initiative et la soutient. De même que le Service de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires et le Service de l’agriculture du canton de Fribourg qui sont associés au programme.
La Confédération suit de près l’expérience fribourgeoise. Elle a d’ailleurs accordé son soutien au projet, en reconnaissant son utilité dans le cadre de son programme d’utilisation durable des ressources. La Confédération pourra aussi utiliser les solutions pratiques trouvées afin de définir ses propres stratégies dans le domaine.
Actuellement, le projet ReLait compte 63 exploitations laitières qui ont mis en place des méthodes de préventions sanitaires et d’analyses de lait visant à diminuer l’utilisation d’antibiotiques par une meilleure santé du cheptel. Dans une 2e phase, il est prévu d’avoir 100 exploitations supplémentaires dans le projet. La campagne de recrutement bat son plein et plus de 80 exploitations ont déjà indiqué leur intérêt à participer au projet.
Pour les participants, le projet implique de saisir systématiquement les données santé dans les programmes des fédérations d’élevage, de participer aux réunions du réseau et de mettre en place au moins une des mesures proposées. En contrepartie, les producteurs profiteront d’un support de conseil pour améliorer la santé de leurs troupeaux et un forfait annuel leur sera versé. Le projet sera conduit jusqu’en 2024 (2026, si on prend en compte les résultats du monitoring).
A la demande de la Confédération, un volet socio-économique est aussi étudié. D’une part, il s’agit d’analyser les conséquences de la mise en place des stratégies sur la situation financière et sociale des exploitations (analyse des coûts de production et du travail) et, d’autre part, sur les acteurs de la filière (acheteurs de lait, distributeurs) en lien avec les objectifs de durabilité exigés par ces acteurs pour la production laitière en Suisse. Grangeneuve va collaborer avec la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires (HAFL) de Zollikofen pour cette partie du projet.