Même si l’impact de la crise du coronavirus sur notre économie reste à évaluer, le coup de frein déjà imposé à nos entreprises est inédit. Actuellement dans notre canton, le nombre de demandes de réduction d’horaire de travail (RHT) traitées avoisine les 6'700, et touche près de 60'000 travailleurs. La Caisse publique de chômage a déjà versé à cet égard près de 25 millions de francs. Pour les demandes d’allocation pour perte de gain, 5000 à 6000 dossiers sont traités pour un montant versé estimé entre 10 et 12 millions de francs pour les mois de mars et avril. Près de 9400 demandeurs d’emplois sont désormais inscrits, soit presque 2000 de plus que l’an passé à la même période.
Le Conseil d'Etat du canton de Fribourg a développé très tôt et graduellement ses propres mesures en veillant toutefois à agir de manière complémentaire et subsidiaire à la Confédération. La priorité étant de soutenir les entreprises et les indépendants pour éviter les faillites et les licenciements. De nombreuses propositions sont encore pendantes au niveau fédéral et le Conseil d’Etat suit attentivement l’évolution de la situation.
A ce jour, les montants libérés par le canton en faveur de l’économie sont de :
- 8.7 millions de francs pour les acteurs culturels (4,7 millions pour des aides et 4 millions de subventions versées)
- 2.4 millions pour des aménagements fiscaux
- 6 millions pour le secteur du tourisme
- 12 millions pour diminuer les charges fixes des entités économiques
- 5,6 millions pour soutenir les jeunes entreprises et offrir conseil et coaching aux PME.
Ces premières mesures représentent un total de près de 35 millions de francs, auxquelles s’ajoutent quelque 300'000 francs engagés en faveur des médias fribourgeois par l’Organe cantonal de conduite (OCC) pour ses communications à la population.
Le nouveau train de mesures décidé mardi vient renforcer une mesure existante pour diminuer les charges fixes des entités économiques (+8 millions de francs), et inclut une nouvelle mesure de soutien aux médias pour un montant de près de 5,4 millions de francs.
Au total, ce sont donc plus de 48 millions de francs qui sont désormais affectés pour les mesures d’urgence.
Plan de relance
Conscient que la crise sans précédent que connaît notre économie laissera des traces, le Conseil
d’Etat a décidé d’affecter une enveloppe de 50 millions de francs pour la mise sur pied d’un plan de
relance. Il a chargé sa Délégation des affaires économiques et financières (Directeurs FIN, EE et
AEC) du pilotage politique de ce projet, avec pour mission de lui proposer des mesures afin
d’accompagner le redémarrage de l’économie fribourgeoise et de favoriser sa compétitivité à long
terme dans l’esprit du développement durable.
Cette Délégation politique s’appuiera sur les travaux d’une Task Force pilotée par la Direction de
l’économie et de l’emploi, et à laquelle collaboreront les autres Directions.
Le but du Conseil d’Etat est que l’Etat de Fribourg continue à tenir son rôle pour soutenir
l’économie dans toute la mesure du possible et du nécessaire dans cette période très difficile pour
elle.
Incidences financières pour l’Etat de Fribourg
Selon les premières projections effectuées à ce jour, dans un contexte marqué par de fortes incertitudes, l’engagement financier de l’Etat de Fribourg pour faire face à la crise engendrée par la pandémie pourrait s’élever à quelque 400 millions de francs sur la période de 2020 à 2022.
Outre les mesures de soutien à l’économie à hauteur de 100 millions de francs, des surcoûts importants sont prévisibles en fonction des missions et des activités particulières qu’a dû endosser le secteur hospitalier. La stratégie de dépistage et de tracing, qui va être mise en oeuvre, impliquera également des coûts relativement élevés.
Concernant les moyens engagés par l’Organe cantonal de conduite (OCC), ceux-ci s’élèvent d’ores et déjà à 13 millions de francs : une somme qui a servi en particulier à l’acquisition de matériel de protection sanitaire ainsi qu’à la mise en place de hotlines.
Par ailleurs, malgré les efforts très importants en faveur de l’économie, il faut s’attendre à une croissance significative des dépenses à caractère social, notamment en matière de chômage. Du côté des recettes, un reflux important est attendu, dans une moindre mesure en 2020, puis de manière très marquée dès 2021, en particulier en ce qui concerne la fiscalité.