Cérémonie officielle, concert de la fanfare, défilés d'écoliers et de cadets au son des tambours et des cuivres, allocutions, concours de tir à l'arbalète, hymne national, danses et représentations diverses sont au programme de ce jour férié, qui voit bon nombre de Moratois de l'extérieur revenir pour l'occasion. Le matin, le cortège en vieille ville voit défiler les écoliers - les garçons vêtus de blanc ou en uniforme (classes primaires et CO) et les filles toutes en blanc et portant des fleurs -, qui sont suivis par les autorités communales, régionales et cantonales. Le soir, la population se retrouve volontiers à la Pinte de la Solennité, sur la place de l'école primaire, pour boire un verre ou manger quelque chose.
La ville est particulièrement fleurie, surtout les fontaines, décorées avec soin et enthousiasme par les habitants des différentes parties de la vieille ville, qui se retrouvent pour cela dans la rue la veille de la Solennité et organisent une quête pour couvrir les frais (la commune apporte également une contribution). Selon certains, il arrive que, dans ces mêmes fontaines, soient jetées les «Solischätzlis» par leurs amoureux ! Mais d'autres garçons plus pacifiques préfèrent, et de longue date, offrir une glace à leur élue.
Si la ville fête depuis la seconde moitié du XVIe siècle la victoire des Confédérés et de leurs alliés sur Charles le Téméraire, c'est seulement en 1835 que s'installe la tradition d'une fête de la jeunesse organisée par les écoles. Auparavant, un corps de cadets, appelé Äusseres Regiment et composé de jeunes gens issus des familles patriciennes de Morat, s'en chargeait. La commémoration avait lieu près du monument de la bataille et au Restaurant « Champ Olivier ».
Le programme de la Solennité évolue avec son temps, il en va ainsi de la disco du CO, des productions des élèves et de leur tenue vestimentaire lors du défilé ; depuis 1994, ils ont le choix de défiler en blanc ou en uniforme - alors que quelques années plus tôt, les garçons devaient encore dès l'âge de 10 ans porter un uniforme gris-vert avec cravate noire et bonnet de police. Témoignage du passé, la « Soli », véritable institution, est avant tout une fête vivante et incontournable pour les Moratois.
Chant de la Solennité
1ère strophe chantée en français et en allemand par les élèves durant la fête de commémoration depuis les années 1990:
Voici le beau jour annoncé,
Tout de fleurs vous vous garnissez.
Des jeunes c'est le glorieux jour,
Heureux contents du gai retour,
Livrée de fête à notre cité
Chantons la Solennité !
(Texte de Ernst Flückiger, Melodie de André Jacot et traduction de Danielle Croci-Pfeil)
Remarques
Des fanfares de cadets de l'extérieur sont invitées à participer à la Solennité.
La commémoration est complétée par le « Tir historique », concours qui a lieu le dimanche qui suit la Solennité.
Texte : Florence Bays et Alain Granjean
Pour aller plus loin
- CASTELLA, Philippe : « L’hymne national est au programme ». La Liberté, 3 décembre 2009, p. 14.
- FLUCKIGER, Ernst : Das Kadettenkorps von Murten, 1835-1935 : zum seinem hundertjährigen Bestehen. Morat, R. M. Srüby, 1935.
- FOLINI, Christian : « Bataille de Morat », Dictionnaire historique de la Suisse, 2008.
- REBETEZ, Alain : « Quinze ans, écolier et objecteur », L’Hebdo, 30 juin 1994.
- RUBLI, Markus F. : Die Murtner Kadetten : ein Erinnerungsalbum. Murten, Stadt Murten, 1985.
- WASEM, Erich : Die Murtner Solennität am 22. Juni, in Freiburger Volkskalender 2003, pp. 87–94.
- WYSER, Olivier : « La Solennité, ce rendez-vous incontournable des Moratois », La Liberté, 24 juin 2011, p. 17.
- « La Solennité fête les enfants », La Liberté, 23 juin 2006.
- « La fête de la solennité illumine la vieille-ville », La Liberté, 23 juin 2009, p. 17.