Le nombre de tapolets a été revu à la hausse depuis l’augmentation de la population due à la fusion des communes. Il a fallu en créer de nouveaux, en suivant scrupuleusement le modèle de l’un des anciens instruments en chêne, par ailleurs encore utilisés; une jeune ébéniste de la région en a réalisé une dizaine en 2008. En 2023, il faut à nouveau en fabriquer, preuve que la tradition est bien ancrée.
Longtemps perpétuée par l’école, cette tradition se déroule depuis 2005 sous les auspices de la société de développement. A noter que, de mémoire de Rotavillien, elle n’a souffert d’aucune interruption, si ce n'est l'année du Covid-19. Selon des témoignages oraux, elle remonterait au moins à la fin du XIXe siècle – certains parlent du Moyen Age mais aucune source écrite ne l’atteste - et sa forme actuelle correspond à ce qu’on a connu autrefois avec une nuance importante cependant: longtemps réservé aux garçons, l’art de tapoler s’est ouvert aux filles à la fin des années 1960. Après Vatican II, elles peuvent effectivement servir la messe et à Rue on leur permet de perpétuer à leur tour cette coutume pascale. A préciser que seuls les enfants qui participaient aux offices religieux recevaient un tapolet à cette époque-là.
Remarques
A Romont, on utilise également des tapolets pour remplacer les cloches les vendredi et samedi saints (8 h, 12 h, 20 h). Ils servent également à annoncer la cérémonie de la passion du vendredi à 15 h et de la vigile pascale à 21 h le samedi saint.
A Grimentz en Valais une tradition similaire existe.
Texte : Florence Bays
Pour aller plus loin
- Angel, Marie-Paul : « Pâques à Rue. La cacophonie des tapolets », La Gruyère, 22 mars 2008.
- Sugnaux Christophe, Monod Annick, Durussel Monique : « Les fêtes à l'aune de la tradition », La Liberté, 5 avril 2007.
- Rue, Pro Fribourg, n° 122, mars 1999.