- né en 1952, de Domdidier
- maître-agriculteur
- domicilié à Ecublens
- parti démocrate-chrétien
- marié avec Marie-Claire Godel-Pittet, 3 enfants
Eléments biographiques
Originaire de Domdidier dans le district de la Broye, Georges Godel est né le 17 avril 1952 à l’hôpital de Billens. Son père Paul est agriculteur ; sa mère Régina, née Dougoud, est maîtresse de maison. Parmi ses aïeux figure l’ancien chancelier d’État Charles Godel (1866–1939). La sœur de Georges, Annelyse Pittet-Godel, sera députée socialiste de la Veveyse. La famille est établie à Ecublens, commune du sud de la Glâne où, de longues années durant, elle exploite un domaine au village. En 1974, Georges épouse Marie-Claire, née Pittet. Le couple a trois enfants.
Après son école primaire à Ecublens, il étudie pendant une année à l’Institut de la Gouglera (Singine). Suivent deux années d’école secondaire, section agricole, à Romont. En 1980, Georges Godel obtient sa maîtrise fédérale agricole. Il s’adonne alors à l’exploitation de ses terres avec l’aide de deux de ses fils. Le domaine s’agrandit progressivement de plusieurs achats dans les environs immédiats. Georges Godel se veut « paysan-entrepreneur ».
En 1978, à l’âge de 26 ans, il est élu au Conseil communal d’Ecublens sur une liste indépendante. Non réélu en 1982, il reconquiert son siège municipal et il accède à la syndicature en 1986, fonction qu’il exerce jusqu’en 2000. En 1986, Georges Godel ajoute à son mandat de syndic celui de député au Grand Conseil. Au Parlement cantonal, où il se profile rapidement, il accède en 1991 à l’importante Commission des finances et de gestion. Il la présidera de 2002 à 2005.
Dès les années 1990, l’influent député-syndic occupe une position clé dans l’important secteur de l’agriculture et de l’agro-business. De 1994 à 2002, il est administrateur de Cremo SA, cela à un moment très difficile pour l’entreprise. À partir de 1996, il cumule les présidences : Coopérative « Laiterie de Gruyères » (fromagerie de démonstration), Syndicat d’améliorations foncières d’Ecublens (1998), Fédération des sociétés fribourgeoises de laiterie (2000), Prolait (2002). À quoi s’ajoutent son appartenance au comité directeur de l’Union des paysans fribourgeois (1999) et la vice-présidence du comité des Producteurs suisses de lait (2003).
Il se présente en 1999 sur la liste de son parti pour les élections au Conseil national. Il n’est pas élu, mais il fait le deuxième meilleur résultat de tous les candidats. Il y voit un encouragement et tente à nouveau sa chance vainement en 2003.
Après 20 ans de députation au Grand Conseil fribourgeois, il est élu au Conseil d'État en 2006. Le 5 novembre, sur les dix-sept candidats du premier tour, il arrive en cinquième position. Il passe l’épaule, le 26 novembre, au second tour. Au Conseil d’État, le nouvel élu se voit confier la Direction de l’aménagement, de l’environnement et des constructions. À la tête de quatre cents collaborateurs et collaboratrices, il s’attelle à l’application de la nouvelle répartition des tâches entre Confédération et cantons en matière de routes nationales. Ailleurs, de gros chantiers sont en œuvre, dont l’achèvement de la route de contournement de Bulle et le démarrage, le 31 octobre 2008, d’une réalisation d’envergure nationale rêvée depuis un demi-siècle : la construction du pont de la Poya et de sa galerie souterraine non prévue initialement et ajoutée en 2010. En 2011, il fait démarrer la construction de la route cantonale Romont-Vaulruz.
En tant que Directeur de l’environnement, Georges Godel préside dès 2010 la Commission consultative pour le développement durable. À quoi s’ajoutent toutes les présidences des commissions de construction de l’État (Augustins, Bellechasse, École des métiers, Gambach, Institut Adolf Merkle, Université).
Au nombre des principaux dossiers qu’il défend devant Grand Conseil, il convient de citer : en 2008, la loi sur l’aménagement du territoire ; en 2009, la nouvelle loi sur les eaux ainsi que le crédit d’engagement additionnel pour la route de contournement H189 ; en 2010, le crédit additionnel pour la galerie souterraine du pont de la Poya, et enfin le crédit d’engagement pour l’aménagement de la route cantonale Romont–Vaulruz. Il convainc le Grand Conseil de procéder, en accord avec la capitale, à l’achat des terrains de la Brasserie du Cardinal pour y créer un parc technologique. De 2007 à 2011, le nombre de décrets qu’il fait passer au Parlement cantonal dépasse largement la vingtaine. Aux élections cantonales de 2011, le conseiller d’État, vice-président du Gouvernement, se représente pour un second mandat.
Il est réélu en obtenant le troisième rang lors du second tour. Il reprend la Direction des finances et préside le Conseil d’État en 2012.
La Direction des finances, a pour mission de garantir l’équilibre financier de l’Etat afin d’ assurer la qualité des prestations en faveur de la population fribourgeoise. Le programme gouvernemental 2012 à 2016 définit également comme objectif à réaliser pour la Direction des finances la poursuite d’une politique du personnel proactive ainsi que le développement de la cyberadministration comme outil de prestation de service (e-FR) et l’optimisation du fonctionnement de l’administration grâce aux outils informatiques.
Les difficultés financières de l’Etat amènent le Grand Conseil, en 2013, à accepter des mesures structurelles et d’économies proposées par la Direction des finances afin de stabiliser les finances cantonales.
En 2014, Georges Godel fait passer au Grand Conseil une modification de la loi sur la Caisse de prévoyance du personnel de l’Etat. En 2016, il défend avec succès la loi qui institue un guichet de la cyberadministration de l’Etat ainsi que celle modifiant la législation sur la publication des actes législatifs (primauté de la version électronique).
Du point de vue financier, le bilan de la législature est positif : les bénéfices aux comptes permettent d’augmenter les réserves de l’Etat, destinées notamment à de futurs investissements ainsi qu’au financement du plan de révision de la Caisse de prévoyance du personnel de l’Etat.
Lors de l’élection du Conseil d’Etat en 2016, Georges Godel est réélu. Il garde la Direction des Finances. Vice-président du gouvernement en 2017, il en est le président en 2018.
En 2017, Georges Godel fait passer une modification de la loi sur les finances de l’Etat, permettant de créer un fonds pour une politique foncière active. Il convainc le Grand Conseil de modifier la loi sur le personnel de l’Etat, notamment en ce qui concerne le droit de grève et l’exigence de présentation d’un extrait de casier judiciaire pour les personnes amenées à travailler avec des mineur-e-s. En 2018, Georges Godel présente au Grand Conseil la réforme fiscale cantonale dans le contexte de la Réforme fiscale et du financement de l’AVS (RFFA) au niveau fédéral. A la suite de l’aboutissement d’un référendum populaire, les Fribourgeois et les Fribourgeoises sont appelés à s’exprimer en votation populaire sur le projet qu’ils acceptent à 55,8%. Les principales mesures de la réforme sont l’abaissement du taux d’imposition du bénéfice et du capital des entreprises, dans le contexte de la suppression des statuts fiscaux spéciaux. La réforme aménage aussi des mesures sociales à hauteur de 30 millions de francs par année, dont 22 millions de francs financés par les entreprises. Par le biais d’un décret, la réforme cantonale prévoit également de compenser partiellement, pendant sept ans, les pertes de recettes fiscales que les communes et les paroisses subiront en raison de l’abaissement du taux.
Fin 2020, le Grand argentier fait passer devant le Grand Conseil une baisse de l’impôt sur le revenu et la fortune de près de 60 millions de francs, mettant ainsi en œuvre trois motions fractionnées adoptées en 2019. Outre une refonte du barème de l’impôt sur la fortune, le paquet comprend un dégel partiel de la déduction pour les primes d’assurance maladie et une baisse de 2% du coefficient cantonal de l’impôt sur le revenu. Les contribuables du canton profiteront de ces baisses dès la période fiscale 2021. Un abattement sur le taux d’imposition des titres non cotés sera applicable dès la période fiscale 2022
En 2020, Georges Godel défend devant le Grand Conseil le projet de réforme de la Caisse de prévoyance du personnel de l’Etat et de ses institutions affiliées. Ce projet, très largement approuvé par les députés (93 voix en faveur du projet contre 7 et 6 abstentions), est accepté en votation populaire le 29 novembre 2020 avec 69,79 % de oui. En discussion depuis juin 2018, la réforme représente un compromis équilibré, issu des discussions avec les partenaires sociaux. Elle permet d’adapter le plan de prévoyance aux réalités démographiques et économiques, tout en préservant l’attractivité de l’Etat-employeur. Pour atténuer l’impact du changement de primauté, le nouveau plan prévoit, d’une part, une augmentation des cotisations pour la prévoyance professionnelle mises à la charge de l’employeur et des personnes assurées et, d’autre part, des mesures compensatoires et transitoires à hauteur de 380 millions de francs. Ces mesures permettent de limiter les baisses encourues à un maximum de 9,5% pour les personnes âgées de 45 ans et plus au moment de l’entrée en vigueur de la nouvelle loi avec une retraite prise à l’âge de 64 ans, pour autant qu’un intérêt de 2,5% puisse être crédité sur les comptes des assurés. La réforme entrera en vigueur le 1er janvier 2022.
Fin 2020, Georges Godel fait passer devant le Grand Conseil le projet de loi adaptant la législation cantonale à certains aspects de la digitalisation. L’objectif premier de ces adaptations est de poser les bases légales permettant le passage en phase de production des projets pilotes menés par l’Etat en matière d’informatique en nuage (cloud computing). Le projet complète par ailleurs les dispositions concernant le Référentiel cantonal de personnes, organisations et nomenclatures. Il s’agit notamment de permettre l’utilisation systématique du numéro AVS (NAVS) dans ce référentiel, dans le but d’identifier de manière sûre et univoque les personnes recensées.
Toutes les Directions du Conseil d’Etat sont affectées par les nouvelles vagues de la pandémie de coronavirus. Le Conseil d’Etat réorganise son administration pour assurer la gestion de cette crise. Celle-ci repose sur la Cellule cantonale sanitaire et de la Cellule cantonale de coordination (CCC) pour concrétiser les mesures décidées et contrôler leur application. Une Task Force enseignement (DIAF, DEE, DICS) est également constituée.
Le Conseil d’Etat a réalisé la vaccination de la population qui le souhaitait, avec l’appui de la protection civile, dès le 18 janvier 2021. L’épidémie de Covid a affecté les hôpitaux et les EMS, ainsi que l’économie la formation et la culture. Le gouvernement agit en tenant compte des dimensions sociales et économiques de la crise. 55'000 habitants et habitantes du canton ont été touchés par le virus, en 2020-2021. Celui-ci a causé 526 décès.
Elu en 2006 et ne pouvant se représenter, Georges Godel présente ses derniers comptes, ceux de 2020. En tant que Directeur des finances, il a présenté huit exercices positifs et un juste à l’équilibre ; seul 2016 fait exception avec un résultat négatif dû à la constitution d’un fonds pour une politique foncière active. En 2020, malgré la Covid, les comptes (plus de 4 milliards de francs) présentent un bénéfice de 700'000 francs. La Direction des Finances a injecté 196 millions de francs dans les mesures pour combattre les effets de la Covid.
Georges Godel a défendu au Grand Conseil les décrets concernant les comptes 2020 et le budget 2022. Il a fait passer cinq lois :
- La loi du 12 mars 2021 modifiant la loi sur les impôts.
- La loi du 23 mars 2021 modifiant la loi sur les traitements et la prévoyance professionnelle des conseillers d’Etat, des préfets et des juges cantonaux.
- La loi du 23 mars 2021 modifiant la loi approuvant les mesures urgentes du Conseil d’Etat visant à surmonter l’épidémie de COVID 19 (coût pour l’Etat : 2,971 millions de francs).
- La loi du 22 juin 2021 modifiant la loi sur le personnel de l’Etat (coût pour l’Etat : 1,8 million de francs).
- La loi du 3 novembre 2021, fixant le coefficient annuel des impôts cantonaux directs pour 2022, en baisse de 98 à 96% (coût pour l’Etat : 17 millions de francs).
La Direction des finances a fait également passer 14 ordonnances en 2021.
Jean-Marc Angéloz publie, Secrets et confidence d’un président (2022). Le Conseil d’Etat fribourgeois se distancie de cet ouvrage. Georges Godel se retire de ses mandats aux TPF et à la BCF. En 2023, Georges Godel est nommé par les actionnaires de Cremo Administrateur et il prend la présidence du Conseil d’administration de l’entreprise qui traverse de sérieuses difficultés.