La mise en œuvre de la nouvelle loi sur les agglomérations (nLAgg) offre l’opportunité de redéfinir les collaborations intercommunales dans le domaine de la culture. L’enjeu est de taille, car l’Agglomération et Coriolis Infrastructures jouent un rôle majeur dans le soutien apporté à la culture régionale et, par conséquent, pour l’offre proposée au public. En 2022, les investissements de Coriolis et de l’Agglomération pour les infrastructures et les associations culturelles – constitués des montants versés par les communes et des contributions du Casino de Fribourg – s’élevaient à plus de 4,3 millions de francs.
Aujourd’hui, dans le district de la Sarine, le soutien à la culture repose sur les communes, sur les associations de communes, sur le canton et sur la Loterie romande. Le COPIL est convaincu de la nécessité de maintenir ces acquis essentiels pour les actrices et les acteurs culturels autant que pour le public : une politique régionale est déterminante pour développer la culture dans le district et pour participer ainsi au « vivre ensemble » des citoyennes et des citoyens.
Une partie des réponses concernant la politique culturelle régionale devrait être donnée dans la nouvelle Loi cantonale sur les affaires culturelles, en cours d’élaboration. Le COPIL échange régulièrement à ce titre avec les représentant-e-s de l’État pour coordonner ses travaux, tant il est évident que les objectifs des deux entités convergent.
La culture régionale à un tournant
La Préfecture de la Sarine, dont l’une des missions consiste à favoriser « la promotion des activités culturelles dans son district, en veillant à la concertation et à la coopération intercommunales », a lancé ces réflexions pour maintenir l’effort collectif déployé par les communes du centre cantonal dans le domaine culturel et pour l’intensifier avec de nouvelles communes, dès l’entrée en vigueur de la nLAgg. L’objectif est que ces dernières puissent participer à cette politique régionale qui bénéficie déjà à leurs citoyennes et à leurs citoyens. Le COPIL est persuadé qu’en s’impliquant dans le processus, de nombreuses communes pourraient mieux se faire entendre, offrir davantage de prestations à leur population et bénéficier d’un soutien renforcé, en particulier lorsqu’elles abritent elles-mêmes des infrastructures culturelles.
Le COPIL s’est enquis de l’avis des communes durant l’été grâce à un questionnaire, avant de les réunir le 8 novembre dernier dans le théâtre de Nuithonie (Villars-sur-Glâne) pour partager ses réflexions sur la régionalisation et sur ses enjeux. Durant l’année 2024, le COPIL va poursuivre son travail en mettant sur pied des ateliers pour discuter avec les communes des perspectives offertes par la mise en œuvre d’une politique culturelle régionale ambitieuse.
Au sein du COPIL, les discussions sont nourries, à la hauteur des enjeux :
- Quel est le périmètre idéal pour constituer une entité culturelle régionale ?
- Quelles seront ses missions ?
- Comment conserver les acquis et quelles sont les prestations complémentaires qui peuvent être créées pour mieux correspondre aux besoins des actrices, des acteurs culturel et du public ainsi qu’aux intérêts des communes ?
- Comment simplifier le travail des actrices et des acteurs culturels dans leur recherche de soutien ?
- Quels sont les avantages et les désavantages de la mutualisation des moyens pour les communes ?
Ces réflexions s’inscrivent plus globalement dans le prolongement des démarches entreprises par les communes du centre cantonal sous l’égide de l’Agglomération et dans les axes de développement du canton, qui analyse depuis plusieurs années l’importance des regroupements de communes comme échelon intermédiaire de la gestion des affaires publiques.