Les prises de truites ont baissé de 60% depuis 1980 en Suisse. Le projet Fischnetz, lancé en 1998 par l'Office fédéral de l'environnement (OFEV) et l'Institut fédéral des sciences et technologies de l'eau (eawag), a fait apparaître des causes multiples : maladie infectieuse, mauvais état des milieux naturels, pollutions chimiques et réchauffement de l'eau.
À partir de 2015, les cantons de Berne et de Fribourg ont mené différentes études pour trouver des explications plus précises à la diminution de la population de truites dans la Singine, entre Zollhaus (FR) et l'embouchure de la Sarine.
Très bonne qualité de l'eau
La qualité biologique et chimique de la Singine et de ses affluents a été étudiée sur 20 sites différents. Les résultats des prélèvements montrent que le cours d'eau est très propre et qu'il abrite une faune d'invertébrés exceptionnellement riche et diversifiée. La diminution du nombre de truites n'est donc probablement due ni à une pollution des eaux - rejets de stations d'épuration, activités industrielles, site pollué - ni à un manque de nourriture.
Température de l'eau trop chaude pour les truites
La température de 18 degrés, qui est "la limite du bien-être" pour les truites, a été dépassée jusqu'à 50 fois en 2017. Ces hausses ont des effets négatifs sur le frai, la croissance et la santé des poissons. Les truites ont par conséquent migré vers des eaux plus froides.
Le taux de mortalité dû à la maladie rénale proliférative (MRP) augmente chez la truite si l'eau dépasse 15 degrés et contient des parasites Tetracapsuloides bryosalmonae. Cette température a été dépassée pendant plus de 22 jours à toutes les stations de mesure, à l'exception de celle de la Singine froide. La MRP a été détectée sur plusieurs truites en aval de Zumholz (FR). Elle est sans doute coresponsable du recul du nombre de truites dans cette partie de la Singine. Des études sont encore en cours pour connaître la distribution de Tetracapsuloides bryosalmonae dans le cours d'eau.
Le réchauffement de l'eau est donc la cause de l'amenuisement du nombre de truites dans la partie de la Singine qui va de Zollhaus à l'embouchure de la Sarine.
Les autres espèces de poissons sont moins touchées par la hausse des températures, elles en profitent même. La population de chevaines, par exemple, est en augmentation. Les quelques parasites et bactéries trouvés en analysant les poissons sont dans les normes. Les autres espèces sont donc globalement en bonne santé.
Gestion de l'empoissonnement adaptée à partir de 2019
À la suite de ces études, les cantons de Berne et de Fribourg ont décidé d'aleviner la Singine avec des truites uniquement jusqu'à Zumholz. Les affluents de la Singine seront eux empoissonnés sur toute la longueur du cours d'eau, comme par le passé. L'objectif est de déterminer comment se développeront les différentes espèces de poissons dans la partie située entre Zollhaus et l'embouchure de la Sarine. Une surveillance sera mise en place.
Documents liés
Rapport en allemand