Les animaux touchés boitent et pâturent en général à genoux ou en position couchée. Par la suite, la maladie entraîne fréquemment un amaigrissement, ainsi qu’une diminution de la production laitière, laquelle a pour conséquence une prise de poids plus faible chez les agneaux. Pour les détenteurs d’animaux, cela signifie des pertes économiques dues à la baisse des revenus et aux frais de traitement.
Le piétin est causé par la bactérie Dichelobacter nodosus, présente dans le monde entier. On estime que 25 % des exploitations ovines suisses comptent des animaux présentant des symptômes typiques du piétin.
Aperçu du déroulement du programme d'assainissement
- Chaque année, pendant 5 ans, tous les élevages de moutons sont testés contre le piétin entre le 1er octobre et le 31 mars. Cela se fait indépendamment du résultat du test de l'année précédente
- Les éleveurs s'annoncent auprès du vétérinaire responsable de leur région pour fixer une date de prélèvement
- Les troupeaux positifs au piétin sont placés sous séquestre de premier degré (= pas de mouvement d'animaux, sauf remise directe pour l'abattage) et doivent être assainis
- Après l'assainissement, le troupeau est à nouveau testé. En cas de résultat négatif, le séquestre est levé.
- Les exploitations négatives au piétin doivent être protégées contre une réinfection en respectant strictement les règles de biosécurité
- Les élevages de moutons qui n'ont pas été testés avant le 31 mars sont mis sous séquestre de 1er degré
- Après le premier prélèvement, les tests suivants peuvent être effectués aussi bien par les vétérinaires responsables que par des contrôleurs non vétérinaires
Vétérinaires de contact pour le piétin
Questions fréquemment posées
-
La vaccination contre le piétin est interdite depuis le 1er juin 2024 et le restera pour toute la période du plan de lutte (5 ans minimum).
-
Non, les sulfates de cuivre et de zinc (incl. Repiderma spray®) ne sont pas autorisés formellement pour l’utilisation pour l’assainissement du piétin par la Confédération. Le formaldéhyde est également interdit. Le produit autorisé en Suisse pour l’assainissement est le "Desintec Hoofcare Special D". La commande du produit incombe aux éleveurs.
-
Les chèvres peuvent être des porteurs asymptomatiques de D. nodosus et ainsi compromettre le succès de l’assainissement des moutons si ces deux espèces sont détenues ensemble. Les chèvres devraient donc également être impliquées dans l’assainissement (écouvillon et pédiluve). Cependant cela reste une recommandation et non une obligation légale.
-
A l’heure actuelle, il n’y a pas d’autre possibilité que de constituer des pools d’analyse pour 10 écouvillons maximum. La sensibilité du test dans la pratique dépend finalement de la quantité d‘ADN de D. nodosus dans les échantillons prélevés. C’est pourquoi, dans le cas d’un pool de 10, les tests sont basés sur le risque. Cela signifie que « l’effet de dilution » par des animaux négatifs doit être réduit autant que possible.
-
- Le nombre des bains était trop faible et/ ou la durée dans le bain était trop court (< 10min.). D. nodosus n’a pas encore été éliminé.
- Le repaillage et la biosécurité n’ont pas permis d’éliminer le germe dans la bergerie
- Le test a été effectué trop tôt après le dernier bain (moins de 10 jours). Le test PCR est très sensible.
-
Durant la 1ère période de test (entre le 01.10.2024 et le 31.03.2025), les animaux provenant d’exploitations testées négatives ne peuvent entrer en contact qu’avec des animaux provenant d’exploitations également testées négatives pour que le statut ‘indemne’ soit maintenu. Le regroupement d’animaux provenant d’exploitations indemnes et d’exploitations non testées est cependant possible, mais tous les animaux seront alors considérés comme ‘non testés’
Durant cette période, des marchés d’animaux provenant d’exploitations non testées peuvent être organisés, à condition qu’ils soient séparés dans le temps et dans l’espace des marchés d’animaux provenant d’exploitations indemnes.
Concernant la transhumance, les animaux provenant d’exploitation indemnes et non testés pourront être mélangés. Toutefois, à leur retour, ils sont tous considérés comme ‘non encore testés’. Ces animaux ne pourront alors être détenus que dans des exploitations non testées ou amenés directement à l’abattoir.
Pour la première période d’alpage après la mise en place du plan de lutte, le canton définira des alpages qui pourront être accessibles aux animaux non indemnes. En dehors de ces alpages définis par le service vétérinaire, les alpages ne pourront être accessibles qu’aux animaux provenant d’exploitations indemnes.
Si des moutons d’une exploitation sont testés positifs, l’exploitation reste sous séquestre jusqu’à ce que le résultat du test soit négatif.
A partir du 31.03.2025, les marchés, les expositions, les alpages et les troupeaux transhumants ne seront plus accessibles qu’aux moutons provenant d’exploitations testées négatives (exploitations indemnes).
-
Les bouquetins et chamois peuvent être porteurs du piètin mais, en règle générale, il s’agit de la souche bénigne de D. nodosus. Le risque de transmission du piétin aux moutons pendant l'alpage est donc négligeable.
-
Comme les chèvres peuvent être porteuses des souches malignes de D. nodosus, il est vivement recommandé de séparer les chèvres et les moutons dans le temps et dans l'espace. En outre, il convient de veiller scrupuleusement à la biosécurité. Cela signifie qu'il convient de prendre les dispositions nécessaires, sous la responsabilité des organisateurs, afin d’éviter les risques de contamination croisée (voies de circulation séparées pour les différentes espèces, détention séparée, règles d’hygiène, etc).
-
En principe, il incombe aux détenteurs de moutons de s'annoncer auprès du vétérinaire responsable de leur région. Pour savoir quel est le vétérinaire responsable de votre exploitation, consultez la carte interactive ci-dessus. Veuillez indiquer l'emplacement de votre élevage ovin, l'adresse du vétérinaire responsable apparaîtra alors automatiquement.
-
Chaque élevage de moutons est échantillonné 1 fois par an pendant 5 ans, entre le 1er octobre et le 31 mars. Les prélèvements ont lieu indépendamment du résultat du piétin de l'année précédente. Si un élevage de moutons a été testé positif, un test négatif - après les mesures d'assainissement - est nécessaire pour lever le séquestre.
-
Oui, pour obtenir des conseils sur le piétin, veuillez-vous adresser à votre vétérinaire de troupeau ou à un conseiller en piétin reconnu par le SSPR (Service consultatif et sanitaire pour petits ruminants) :
Liste des conseillers en lutte contre le piétin de l'OFAG
Vous pouvez également obtenir de l'aide auprès de l'Association fribourgeoise d'élevage ovin et caprin ASSOVCAP :
-
Le programme national d'assainissement du piétin concerne tous les élevages ovins, y compris les élevages de loisir.
-
En cas de résultat d'échantillon positif, un séquestre de premier degré est prononcé. Cela signifie qu'aucun animal ne peut être déplacé vers d'autres élevages et qu'aucun nouvel animal ne peut être introduit (pas même un bélier). Cela permet d'éviter la propagation de la maladie. Le statut 'sous séquestre' d'une exploitation peut également être consulté sur la BDTA. Dès qu'il est prouvé que le troupeau est exempt de piétin, l'interdiction est levée. Les mouvements d'animaux en vue d'un abattage direct (même sans passer par les marchés) sont autorisés. Le non-respect des prescriptions d'un séquestre de 1er degré peut entraîner une plainte pénale.
-
Oui, à condition que le déplacement des animaux se fasse directement en vue de l'abattage (pas de détour par les marchés). Les règles de biosécurité doivent être respectées. Cela signifie, par exemple, qu'après le déchargement des animaux, un nettoyage et une désinfection approfondis des transporteurs utilisés doivent être effectués.
-
Vous trouverez ici des informations sur la mise en place de pédiluves ainsi que sur le soin correct des onglons ou sur la biosécurité, etc. de l'Université de Berne :
-
La bactérie du piétin survit plus ou moins longtemps dans différents environnements, jusqu'à 24 jours dans le sol. Il est donc important de nettoyer, désinfecter et pailler à nouveau les étables après l'assainissement. Les pâturages sur lesquels les animaux se trouvaient avant l'assainissement ne devraient pas être utilisés pendant 4 semaines.
-
Étant donné que les coupeurs d'onglons/tondeurs de moutons sont en contact régulier et étroit avec les moutons, il est absolument nécessaire, dans l'esprit d'une bonne pratique professionnelle, d'accorder une attention particulière à la biosécurité et de limiter ainsi autant que possible le risque de propagation de maladies. Pour les coupeurs de sabots en particulier, il est important de désinfecter vos instruments.
Sur le plan juridique, les éleveurs sont eux-mêmes responsables de la mise en œuvre de la biosécurité dans leur élevage. Les mesures importantes pour protéger sa propre exploitation sont entre autres :
- Informez les personnes qui viennent dans votre élevage du risque de propagation du piétin.
- Mettez à la disposition des visiteurs un pédiluve désinfectant pour les bottes ou des surbottes.
- Mettez des survêtements de l'exploitation (p. ex. des manteaux de travail) à la disposition des tondeurs de moutons/parqueurs d'onglons.
- N'autorisez le parage des onglons qu'avec des outils de parage désinfectés.- Après la tonte des moutons et le soin des onglons, un bain désinfectant pour les onglons offre une protection supplémentaire contre le piétin.
-
Oui, en cas de résultat positif au piétin chez les moutons, les chèvres de l'exploitation sont également soumises au séquestre.
-
Oui, si tous les moutons sont envoyés à l'abattoir, le séquestre du 1er degré est levé. Il en va de même pour les chèvres, même si aucun autre test n'a été effectué sur les chèvres.
Documents à télécharger et liens
- Présentation piétin ASSOVCAP 1.3.2024 (PDF, 1.02MB)
- Fiche d'information piétin: biosécurité (PDF, 113.09k)
- Marques auriculaires et identification à la BDTA (PDF, 86.82k)
- Lettre aux détenteurs de moutons (PDF, 185.06k)
- Aide-mémoire : DESINTEC® Hoofcare Special D (PDF, 298.96k)
- Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV)
- Contrôle du traffic des animaux (OSAV)
- Guide et évaluation interactive de la biosécurité