Arthur Techtermann (1841–1909), conservateur
Maurice-Maximilien Techtermann (1805–1882) est lieutenant-colonel dans l’armée fédérale et inspecteur de la cavalerie suisse. Il est député au Grand Conseil (1831–1847) et conseiller d’Etat (1842–1847). Arthur Techtermann épouse Anne-Marie Maillardoz (1847-1874), issue d’une vieille famille de Rue, anoblie à l’étranger et fille de Romain Maillardoz (1806–1868), député (1834–1847), très favorable au Sonderbund.
La scolarité d’Arthur est perturbée par les événements politiques. Ne voulant pas d’une éducation laïque, ses parents le confient à des précepteurs privés pour ses études primaires et secondaires. Il entreprend des études forestières à Giessen, dans le Nassau germanique, et à l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich. Il complète sa formation à l’Ecole de Droit de Fribourg.
Sa carrière militaire débute dans l’artillerie à Thoune en 1863. Il est lieutenant en 1867, capitaine en 1872, major en 1875, colonel brigadier en 1880, colonel divisionnaire en 1887 et colonel commandant de corps en 1898, en étant le doyen à ce poste.
Il est inspecteur forestier dans la Glâne et la Veveyse (1871–1872) et il démissionne pour raison de santé. Cela n’empêche pas son élection au Conseil d’Etat, le 15 novembre 1873. Il obtient 56 suffrages sur 81. Tout naturellement, le capitaine Techtermann est appelé à la tête de la Direction militaire pour y remplacer Geinoz. Techtermann doit appliquer l’organisation militaire fédérale de 1874. Il le fait avec beaucoup d’ordre, de méthode et d’autorité. Il modernise sa Direction notamment en réglementant les compétences de l’inspecteur cantonal des arsenaux. Il réussit à faire de Fribourg une place militaire importante en poussant la Berne fédérale à y installer un dépôt pour le matériel de guerre (1878). Troisième membre du Conseil d’Etat par son ancienneté en 1881, il est vexé de n’être élu qu’au cinquième rang à la suite des intrigues de Théraulaz et des partisans de La Liberté. Il démissionne alors le 31 décembre 1881, montrant son indépendance d’esprit alors qu’il appartient pourtant à l’aile la plus conservatrice du parti majoritaire. Il siège au Grand Conseil de 1878 à 1896 et au Conseil national de 1875 à 1881. Après son retrait du Conseil d’Etat, il se voue avec passion et énergie à sa carrière militaire. Il meurt le 22 novembre 1909.
Extrait de : "Le Conseil d’Etat fribourgeois : 1848-2011"