Charles Weck (1837–1931), conservateur
Charles, baptisé Charles-Henri-Rodolphe, est le cousin germain des conseillers d’Etat Rodolphe Weck-Bussy et Louis Weck-Reynold. Charles épouse Léontine Buman (19 mars 1868), une jeune fille issue du même milieu social que lui. Le couple a sept enfants, dont Eugène (1872–1912), peintre et professeur de peinture, et Marie, artiste peintre décoratrice. Charles Weck pratique avec passion, talent et assiduité la sculpture sur bois et il a donné le goût des arts à ses descendants.
Eduqué par des précepteurs religieux à Onnens, Charles ne fréquente pas l’Ecole cantonale radicale, ses parents l’envoyant étudier chez les Jésuites à Besançon (1850–1856), puis à Feldkirch (1856–1857). Charles suit avec succès les cours de l’Ecole de Droit de Fribourg (1858–1860), y obtenant son diplôme de juriste. Il travaille en même temps au greffe de la Justice de paix de Fribourg. Il est ensuite greffier substitut du Tribunal cantonal (1861–1864), jugesuppléant (1864–1868), puis deuxième assesseur (1868–1873) à la Justice de paix de Fribourg, juge suppléant au Tribunal cantonal (1868–1873), puis juge cantonal (1874–1881). Charles Weck donne aussi du temps au Conseil communal et au Conseil paroissial d’Onnens, dont il est membre simultanément de 1862 à 1880. Il préside la paroisse d’Onnens de 1867 à 1881. Il est aussi major à l’armée et grand juge militaire (1876–1881).
Le Grand Conseil l’élit le 14 janvier 1881 avec 61 suffrages sur 83, Pierre Gottrau ayant refusé son élection du 15 décembre 1881. Charles Weck doit donc succéder à son cousin, le prestigieux et habile Weck-Reynold. Il est directeur de la Justice et des Cultes (Justice, Cultes et Paroisses dès 1902) pendant vingt-cinq ans (1881–1906), utilisant avec brio ses vastes compétences juridiques. Son oeuvre est importante avec plus de quarante lois concernant notamment l’organisation judiciaire (1895), la surveillance des avocats (1898), les prud’hommes (1899 et 1901) ou le rétablissement de la peine de mort (1894). Il refuse tout mandat fédéral qui l’éloignerait de ses tâches cantonales. Charles Weck soutient fidèlement les desseins de Georges Python. Il bénéficie de l’estime de ses collègues et du Grand Conseil et il préside le Gouvernement en 1897, 1901 et 1906. En 1906 il remplace Bossy à la présidence, suite au retrait forcé de celui-ci de la vie politique. Il attend la fin de la législature, en décembre de la même année, pour se retirer de la vie publique à 69 ans, après cinq lustres à l’exécutif cantonal.
Il s’éteint à 93 ans et 11 mois en 1931. Il est le conseiller d’Etat qui bénéficie de la plus grande longévité jusqu’à Max Aebischer (décédé en 2009).
Extrait de : "Le Conseil d’Etat fribourgeois : 1848-2011"