A l’avenir, plus de chaleur et moins de précipitations vont limiter le développement de nos belles prairies vertes. Il y a lieu de chercher les pistes d’adaptation afin d’assurer du fourrage pour les herbivores. Sous la houlette d’Agroscope – la station fédérale de recherche agronomique -, la ferme-école de Sorens exploitée par Grangeneuve a planté six haies fourragères. Ces haies serviront de base fourragère d’ici deux ans, les bovins allant brouter les feuilles de ces arbustes durant l’été. Cinq espèces d’arbustes ont été plantées : murier blanc, tilleul à grandes feuilles, frêne à fleurs, aulne de Corse, saule marsault. L’attractivité de ces arbustes sera comparée sur leur appétence, leur qualité nutritive et leur production. Comme ces haies seront également plantées dans un réseau de huit exploitations en Suisse romande, il y aura la possibilité de vérifier leur adaptabilité régionale.
Divers essais sont déjà en cours à Grangeneuve pour trouver des pistes d’adaptation au changement climatique : enrichissement des prairies avec des espèces plus robustes comme plantain, lotier, chicorée ; adaptation du régime de pâture ; cultures d’alternatives fourragères comme sorgho, millet, navet, betterave estivale, et dans le cas présent haies fourragères. Ces haies rentrent dans un concept d’agroforesterie, où l’on associe des espèces ligneuses et herbacées, combinaison favorable pour l’eau, l’air, le sol, la biodiversité et la production agricole.