Présentation
La radioactivité est un phénomène naturel qui résulte de la propriété de certains noyaux d’atomes instables à se désintégrer de manière spontanée pour se transformer en un autre élément (ou isotope). Lors de la désintégration des noyaux, des particules alpha et beta, et des rayons gamma ou X sont émis et constituent le rayonnement ionisant.
Le niveau de l’irradiation naturelle est variable selon les régions notamment à cause des différentes caractéristiques géologiques et de l’altitude. Cette irradiation naturelle, qui est en Suisse en moyenne d'enivrons 5,6 mSv par an, ne présente aucun risque pour la santé.
En revanche, la radioactivité peut être dangereuse à plus forte dose, ce qui peut notamment être le cas lors d’accidents nucléaire.
Dangers
Les dangers liés à une exposition à la radioactivité sont différents en fonctions des doses et de la durée d’exposition. Le comité scientifique sur l’effet des radiations de l’ONU, l’UNSCEAR, a établi un classement des doses d’expositions aux radiations fondé sur les seuils d’apparition d’effets déterministes, c'est-à-dire des effets qui apparaissent obligatoirement chez toutes les personnes exposées au-delà d’un certain seuil et qui vont entraîner la mort de nombreuses cellules dans un organe ou tissu.
Les valeurs présentées dans le tableau de l’UNSCEAR correspondent à des doses efficaces reçues lors d'une exposition globale aiguë, c'est à dire une dose reçue par le corps entier en une seule irradiation. Des effets déterministes apparaissent également après une exposition brève, unique mais élevée localisée à un organe ou un tissu biologique tels que les testicules (stérilité transitoire ou permanente), les ovaires (stérilité permanente), le cristallin (cataracte) ou la peau (érythème, nécrose). (Sv : Sievert, unité de la dose efficace)
Classement de doses (expositions aiguës)
Au-delà de 10 Sv Très fortes doses
2Sv à 10 Sv Fortes doses
200mSv à 2000mSv (2Sv) Doses moyennes
20mSv à 200mSv Faibles doses
0 à 20mSv Très faibles doses
Lors d’une exposition allant de 500 mSv à 2 Sv au corps entier, on a affaire à une réaction générale légère avec typiquement asthénie, nausées, vomissements 3 à 6 h après l'exposition. Entre 4 et 4.5 Sv, l'exposition va entraîner le décès de 50 % des personnes qui ont reçu cette dose. Les patients exposés à ces doses suite à une forte irradiation du corps entier présentent un syndrome aigu d’irradiation (SAI) dont la sévérité va dépendre de la dose reçue, de la durée d’exposition, du type de rayonnement et de la distribution de la dose dans l’organisme. Le SAI se caractérise par l’apparition de symptômes consécutifs à l’atteinte de la moelle osseuse (symptômes hématologiques), du tissu gastro-intestinal (symptômes digestifs) et du système nerveux central (symptômes neurologiques).
Définitions
Becquerel (Bq)
Unité de mesure de radioactivité.
Cœur
Région d’un réacteur nucléaire dans laquelle se produit une réaction nucléaire en chaîne.
Combustible
Substance constitutive du cœur d’un réacteur nucléaire contenant les éléments fissiles qui entretiennent la réaction en chaîne en son sein.
Déchet nucléaire
Résidu inutilisable, issu de l’exploitation de l’énergie nucléaire.
Dose absorbée (D)
Quantité d'énergie absorbée en un point par unité de masse de matière (inerte ou vivante). Elle s'exprime en grays (Gy): 1 gray correspond à une énergie absorbée de 1 joule par kilogramme de matière.
Dose efficace (E)
Somme des doses équivalentes pondérées délivrée aux différents tissus et organes du corps par l'irradiation interne et externe. L'unité de dose efficace est le sievert (Sv). Pour cela on utilise les facteurs de pondérations tissue (wT) qui tiennent compte des sensibilités différentes des organes ou tissues considérés.
Dose équivalente (H)
Dans les organismes vivants, les effets produits par une même dose absorbée sont différents selon la nature des rayonnements (X, α, β, γ). Pour tenir compte de ces différences, en particuliers leur densité d’ionisation, on utilise un facteur multiplicatif de la dose (facteur de pondération rayonnement : wR) qui permet de calculer l’équivalent de dose (en Sv).
Fission
Éclatement d'un noyau lourd en deux morceaux accompagné d'émission de neutrons, de rayonnements et d'un important dégagement d'énergie.
Fusion du cœur
Accident nucléaire au cours duquel le combustible nucléaire est porté à assez haute température pour que le combustible nucléaire fonde et se rassemble sous forme d'un magma corrosif (le corium) au fond de la cuve du réacteur.
Irradiation
Exposition d'un organisme vivant (organe ou tissue) ou d'une substance matérielle à un rayonnement ionisant.
Période radioactivité (ou demi-vie)
Durée au bout de laquelle la moitié des atomes radioactifs initialement présents a disparu par désintégration radioactive.
Radon
Gaz radioactif provenant de la désintégration de l'uranium et du thorium présents dans la croûte terrestre.
Sievert (Sv)
Unité de mesure de la dose efficace (E).
Compétences
En cas d'événement, les exploitants, les services de la confédération, les services cantonaux et communaux sont impliqués. Leurs tâches se répartissent comme suit:
Les exploitants d'installations nucléaires:
- analysent l'événement quant au danger qu'il représente pour la population
- mettent en œuvre des mesures adéquates pour maîtriser l'événement et en limiter les effets sur le personnel et sur la population
- informent à temps l'IFSN (Inspection fédérale de la sécurité nucléaire) et la CENAL (Centrale nationale d'alarme)
- déterminent à temps le terme-source et le communiquent à l'IFSN. On entend par terme-source la quantité et la nature des radionucléides rejetés ainsi que le déroulement du rejet dans le temps
L'Office fédéral de météorologie et de climatologie (MétéoSuisse):
- met à la disposition de l'IFSN les données météorologiques et les prévisions générales du moment, ainsi que sur mandat de l'IFSN des données météorologiques et modèles de prévision complémentaires en vue du calcul de la dispersion et des doses
L'OFPP assume notamment les tâches suivantes lors de la conception et de la préparation des mesures d'urgence:
- réglemente dans une directive les bases de l'intervention, en collaboration avec les services de la protection en cas d'urgence
- conseille et soutient les cantons dans la conception et la préparation de leurs tâches;
- élabore des instructions pour l'évacuation préventive de la population en zone 1
- coordonne l'information donnée à la population
- coordonne la conception et le déroulement des mesures de protection d'urgence dans les cantons
- procède tous les deux ans à un exercice général d'urgence, en accord avec les services de la protection en cas d'urgence
- établit la documentation-cadre devant servir de base à la planification des interventions des cantons
Les cantons ayant des communes en zone 1 et 2 ont les tâches suivantes:
- alertent les organes de conduite des régions et des communes;
- alarment la population
- lors d’événements, par l’intermédiaire de l’OCC, conduit l’engagement et prend les mesures d’urgence
- contrôlent l'application des mesures de protection dans les régions et les communes
Les communes des zones 1 et 2 appliquent dans leur domaine les mesures prévues dans la documentation-cadre.
Exemples historiques
11 mars 2011, Fukushima (Japon)
Un séisme puis un tsunami provoquent la perte de l'ensemble des moyens d'alimentation électrique et de refroidissement de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi au Japon. Ceci provoque la fusion du cœur des réacteurs no. 1 à 3 de cette centrale et des explosions d’hydrogène, ceci aussi dans le bassin de combustible de réacteur no. 4 (les réacteurs no. 5 et 6 étaient en arrêt de maintenance), conduisant à d'importants rejets radioactifs dans l'environnement. Les populations sont immédiatement évacuées dans un rayon de 20 km et les sols sont durablement contaminés dans une zone de plusieurs centaines de km2. Les conséquences sanitaires sont encore en cours d'évaluation. L'accident a été classé au niveau 7 (le plus haut) de l'échelle INES de l’AIEA par les autorités japonaises. La centrale de Fukushima-Daini (4 réacteurs) n’était pas endommagée.
Septembre 1987, Goiânia (Brésil)
Des voleurs s'emparent d'un appareil de radiothérapie dans un hôpital désaffecté de Goiânia, au Brésil déposé sur une décharge sans avoir éliminée correctement la source ce 137Cs. Lors de son démontage apparaît une substance d'un éclatant bleu foncé et fluorescente, s'apparentant à du sel de cuisine: en fait du césium 137. Fasciné par sa beauté, un marchand de ferraille la distribue parmi sa parenté et ses amis. Les symptômes développés peu après chez plusieurs bénéficiaires conjointement paraissent être, tout d'abord, d'une origine distincte. Ce n'est que deux semaines plus tard que la cause réelle des symptômes est élucidée.
Des 110 000 personnes examinées, 249 s'avèrent contaminées. 28 ont subi des brûlures radioactives, 4 meurent. 85 maisons sont contaminées, et sept d'entre elles si fortement qu'elles sont vouées à la démolition. A certains endroits, il s'avère nécessaire d'enlever une couche superficielle de terrain. Le volume total de déchets radioactifs à éliminer s'élève à 3500 m3. Les produits régionaux ne trouvent quasiment plus preneur (surtout les denrées alimentaires) et le produit intérieur brut de la province rétrocède d'environ 20 %. L'économie régionale ne s'en remet réellement qu'au bout de cinq ans. Il est procédé en 2001 à une nouvelle campagne de décontamination pour réduire davantage le niveau d'irradiation.
26 avril 1986, Tchernobyl (URSS)
Le 25 avril 1986 au soir, le réacteur n° 4, fait l'objet d’un test de sûreté. Une série de dysfonctionnements techniques et d'erreurs humaines vont déclencher la catastrophe. Le désastre commence lorsque les ingénieurs perdent le contrôle du réacteur à la suite d'une série de grossières erreurs de manipulation. Peu après, le 26 avril, à 1 h 23 min heure locale, au moment de l'introduction des barres de contrôle dans le réacteur pour effectuer le test, se produit une violente explosion. La puissance du réacteur s'accroît de plus de 100 fois en quelques fractions de seconde; une très forte déflagration arrache la dalle supérieure en béton de 450 tonnes qui protège le réacteur, projetant des débris à des centaines de mètres.
L'explosion ayant gravement endommagé son système de refroidissement, le réacteur prend feu, rejetant dans l'atmosphère, en quelques jours, sous forme de poussières, d'aérosols et de gaz, une quantité de radioactivité équivalente au total à celle d’au moins 200 bombes de type Hiroshima. Le nuage radioactif s'étend en se diluant vers l'ouest-nord-ouest et fait en quelques mois le tour de l'hémisphère Nord. Les retombées radioactives (notamment les radio-isotopes hautement toxiques d'iode 131 et de césium 137) sont particulièrement importantes en Ukraine, en Biélorussie et dans les pays scandinaves.
Il est très difficile de dresser un bilan des conséquences médicales et sanitaires de l’accident de Tchernobyl, d’une part en raison des types de pathologies liées à un accident nucléaire (cancers, leucémies…) dont les effets surviennent des années après l’exposition; d’autre part, du fait de l’étendue des populations concernées par la catastrophe et du manque de moyens des différents États à mener les études épidémiologiques nécessaires.
En 2006, une étude réalisée par diverses agences de l’Organisation des Nations unies (ONU) sous la houlette de l’Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) faisait état notamment de 9 000 morts directement imputables à la radioactivité (90 000 selon Greenpeace).
Par ailleurs, selon un rapport de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), de nombreuses études signalent des pathologies non cancéreuses: maladies cardio-vasculaires, déficits du système immunitaire, anomalies chromosomiques, effets sur la reproduction, etc., ceci sans oublier les conséquences non-radiologiques telle que augmentation du taux de suicide, de fausse couche, abus d’alcool, et autres, tout ce qu’on entent sus le syndrome de trouble de stress post-traumatique TSPN ou en anglais PTSD).
28 mars 1979, Three Mile Island (USA)
Suit à la défaillance de l'alimentation normale en eau des générateurs de vapeur, et à une série de défaillance humaines et techniques, la température du cœur de la centrale augmenta fortement.
Malgré la fusion partielle du cœur du réacteur et l'important relâchement de radioactivité dans l'enceinte de confinement, les conséquences radiologiques pour la population et l’environnement ont été faibles. L'enceinte de confinement a en effet rempli son rôle, les seuls rejets radioactifs à l’extérieur étaient dus aux pompages d’eau contaminée.
21 janvier 1969, Lucens (VD)
Lors d'un démarrage du réacteur expérimental, un problème de refroidissement entraîna une fusion partielle du cœur et une contamination radioactive massive de la caverne où il était installé. L'accident est classé au niveau 4 sur les 7 que compte l'échelle INES de l’AIEA, et, en 2009, il était considéré comme l'un des dix les plus sérieux dans le domaine du nucléaire civil dans le monde. L’augmentation de la radioactivité a été contenue dans la caverne et personne ne fut irradié.
Le réacteur a été démonté et la caverne (celle du réacteur et celle de la salle des machines) a été bétonnée, n’est donc plus accessible. Le site a été soustrait de la législation nucléaire en 1995 par le Conseil fédéral ; les déchets radioactifs ont été transportés au ZWILAG à Würenlingen/AG. Les eaux de drainages évacuées vers la Broye doivent être surveillées par l’OFSP.
Communes touchées
La zone 2 définie aux environs de la centrale nucléaire de Mühleberg est divisée en 6 secteurs (voir aussi sous "Recommandations de comportement"). Le tableau qui suit résume ces secteurs d’appartenance pour chaque commune touchée.
Commune Secteurs de danger
1 2 3 4 5 6
Belfaux (seul Cutterwil) X X
Bösingen X X
Courgevaux X X
Courtepin X X
Cressier X X
Düdingen X X
Fräschels X X
Fribourg X X
Galmiz X X
Gempenach X X
Granges-Paccot X X
Greng X X
Gurmels X X X X
Heitenried X X
Kerzers X X X
Kleinbösingen X X X
La Sonnaz X X
Meyriez X X
Misery-Courtion X X
Mont-Vully X X
Muntelier X X
Murten X X
Ried bei Kerzers X X X
Schmitten X X
Tafers X X
Uberstorf X X
Ulmiz X X
Wünnewil-Flamatt X X
Recommandations de comportement
Alarme
En cas d’élévation de la radioactivité, les autorisées déclencheraient l’alarme générale pour en aviser la population. Dans ce cas la population est invité à:
- écouter la radio,
- suivre les instructions des autorités,
- informer les voisins,
- suivre les recommandations
Comprimés d’iode
L’iode radioactif se déposant sur la tyroïde représente un risque de provoquer un cancer de la thyroïde. En prenant des comprimés d’iodure de potassium, la tyroïde se sature d’iode et ne peut donc plus absorber l’iode radioactif. La radioactivité inspirée est ainsi éliminée relativement rapidement, diminuant les risques de développer un cancer.
Cependant, l’iodure de potassium peut, dans certains cas rares, avoir des effets secondaires bénins. C’est pourquoi, il ne faut prendre ces comprimés que sur invitation de l’autorité, et respecter la posologie indiquée sur l’emballage.
Zone de danger et zone de distribution
Zone de Danger
Trois zones sont définies aux environs de chaque centrale nucléaire. A proximité immédiate des centrales, les zones 1 et 2 comprennent la région autour de la centrale nucléaire dans laquelle un danger pour la population peut survenir et exiger des mesures de protection rapides (ordonnance sur la protection en cas d'urgence au voisinage des installations nucléaires, art. 2).
- La zone 1 comprend le territoire d'un rayon de 3 à 5 km autour de la centrale.
- Zone 2: La zone 2 est contiguë à la zone 1 et comprend un territoire d'un rayon d'environ 20 km. La zone 2 est répartie en 6 secteurs de danger de 120° chacun.
- Zone 3: Le reste de la Suisse est désigné comme zone 3.
La liste des communes se trouvant dans la zone 2 se trouve ci-dessus.
Zone de distribution
En complément des mesures prévues dans les zones 1 et 2, une zone de distribution d'un rayon de 50 km autour des centrales nucléaires a été définie. Dans toute cette zone, les comprimés d'iodure de potassium sont distribués préventivement aux ménages, aux écoles, aux entreprises, etc... Pour le reste de la Suisse, ces comprimés doivent pouvoir être mis à disposition de la population par les cantons dans les douze heures qui suivent l'ordre donné par la CENAL.
Carte de la zone de distribution
Informations supplémentaires
Des précisions concernant la protection en cas d'urgence au voisinage des centrales nucléaires peuvent être obtenues sur les sites des organes intervenant en cas d'événement:
- Office fédéral de la protection de la population OFPP
- Centrale nationale d’alarme, rattachée à l'OFPP
- Inspection fédérale de la sécurité nucléaire IFSN
- Service d'approvisionnement en iodure de potassium (organe chargé par la Confédération de coordonner la distribution)
Foire aux questions (FAQ)
Questions les plus fréquemment posées sur les risques liés aux centrales nucléaires.
Accident nucléaire
Comment suis-je informé d’un accident nucléaire?
En cas de danger, la population est alertée par l’alarme générale (sirènes au son oscillant).
Que dois-je faire en cas d'alarme générale?
- Ecouter la radio
- Suivre les instructions des autorités
- Informer les voisins
Dois-je prendre immédiatement les comprimés d’iode?
Non les comprimés d'iode se prennent uniquement sur ordre des autorités (communiqué par le biais de la radio).
Comment savoir dans quelle zone j’habite? Où puis-je trouver l’information correspondante?
Les habitants de la zone 2 (communes du nord du canton) ont reçu une information avec une carte leur indiquant dans quelle zone ils habitent, ainsi que par quels secteurs ils sont concernés.
Comment me protéger rapidement?
Les principales mesures de protection sont :
- Le séjour protégé (dans une maison, une cave ou un abri)
- La prise de comprimés d’iodure de potassium
- L'évacuation préventive
Ces mesures seront ordonnées le moment venu par les autorités.
Quelles sont les conséquences en cas d’échappement d’un nuage radioactif?
Les substances radioactives libérées exposent l’homme aux irradiations. On distingue à ce niveau l’irradiation externe de l’irradiation interne.
Irradiation externe
- nuage radioactif
- contamination du sol par des particules radioactives
- contamination des habits et de la peau par des particules radioactives
Irradiation interne
- inhalation de particules radioactives
- consommation de produits alimentaires contaminés par des particules radioactives
Les irradiations externe et interne peuvent être sensiblement réduites voire évitées grâce à des mesures de protection adéquates.
Comment le nuage nucléaire se déplace-t-il? Quel est son aspect?
Le nuage radioactif se déplace au gré des vents et selon la situation météorologique. Il n'est pas visible.
Comment savoir si j’ai été irradié?
Après le passage du nuage radioactif, les autorités mettront en place des centres de mesures, où chacun pourra venir se faire contrôler quant à son taux d'irradiation.
Comment m’assurer que la nourriture/l’eau/les médicaments ne sont pas irradiés?
Les autorités effectueront les mesures nécessaires et décideront de la consommation des produits.
Ecoles/jardins d'enfants
Faut-il aller chercher les enfants à l’école?
Non, cela ne créerait que des embouteillages inutiles. Le plus important est de se mettre à l'abri.
Les écoles ont planifié des mesures pour mettre à l'abri les enfants qui ne pourraient pas rentrer à la maison par leurs propres moyens.
Les enseignants sont-ils habilités à administrer des comprimés d’iode aux enfants?
Oui, mais ils ne le feront que sur ordre des autorités (en même temps que la population) et selon la posologie spécifique pour les enfants.
Abri de protection civile
Mon immeuble/maison ne dispose pas d’abri de protection civile. Dois-je quitter le bâtiment pour me rendre à l’abri le plus proche ou est-il préférable de ne pas sortir?
Lorsque les autorités en donneront l'ordre, il suffit de chercher le local le mieux protégé dans le bâtiment (murs épais, peu de fenêtres, pas de courant d’air)
Combien de temps doit-on rester dans les abris (jours/heures/minutes)?
La durée du séjour dans la maison, la cave ou l’abri est relativement courte (durée de passage du nuage radioactif).
Est-il possible d’écouter la radio dans les abris?
Oui, mais cela n'est possible que pour les radios nationales.
L’ordre est donné de descendre dans les abris. Que dois-je prendre avec moi?
- Comprimés d'iodure de potassium
- Radio (vérifier la réception)
- Couvertures chaudes pour s'asseoir et se coucher
- Jouets pour les enfants
Que doit-on faire avant de se rendre dans les abris?
- Fermer toutes les fenêtres et les portes donnant sur l'extérieur.
- Déclencher les ventilations et les installations de climatisation.
- Eteindre les plaques et le four.
- Eteindre les feux (cheminées, bougies).
A-t-on le droit de quitter l’abri pour se rendre dans les étages?
Il est possible de se rendre brièvement dans d'autres pièces de la maison (WC, cuisine).
A-t-on le droit de quitter le bâtiment, par exemple pour aller chercher des secours?
Non, cela est fortement déconseillé.
Quand a-t-on le droit de quitter l’abri?
Sur ordre des autorités.
Comprimés d'iode
A quoi servent les comprimés d’iode?
La thyroïde a besoin de l’élément iode pour fonctionner normalement. Cet élément est contenu en abondance dans les comprimés d’iodure de potassium. Lors de la prise de comprimés d’iodure de potassium, la thyroïde est saturée en iode normal et ne peut plus absorber d’iode supplémentaire pendant un certain temps. Cela évite notamment qu’elle absorbe de l’iode radioactif lors d’un accident nucléaire majeur. L’iode radioactif inspiré est ainsi éliminé relativement rapidement. Cela évide que de l’iode radioactif ne s’accumule dans la thyroïde. A long terme, de l’iode radioactif accumulé dans la thyroïde peut provoquer un cancer de la thyroïde.
Quand doit-on les prendre?
Uniquement sur ordre des autorités (diffusé par le biais de la radio).
Combien et comment doit-on les prendre?
Selon la posologie figurant dans la boîte de comprimés.
A quoi sert la mappe que j'ai reçue à la commune?
Cette mappe n'a été distribuée qu'aux ménages situés dans la zone 2. Elle vous donne des informations de base sur le danger lié à la centrale de Mühleberg ainsi qu'une checklist sur le comportement à adopter en cas d'alarme. De plus elle vous permet de ranger les comprimés d'iode.
Que faire si lors de l'alarme, je ne retrouve plus les comprimés?
Une distribution complémentaire sera organisée. Les informations nécessaires seront diffusées le moment venu à la radio.
A qui ces comprimés sont-ils distribués?
Ils ont été distribués à tous les habitants de la zone 2. Des comprimés sont également prévus pour les habitants de la zone 3, mais ceux-.ci sont stockés dans des dépôts et seront distribués le moment venu.
Peut-on les acheter librement en pharmacie, même si j’habite en zone 3?
Non
Où puis-je recevoir des comprimés d'iode?
En tant que nouvel arrivant dans votre commune (uniquement dans la zone de distribution, 50km autour d'une centrale nucléaire), vous auriez dû recevoir un bon en vous annonçant au contrôle des habitants. Celui-ci vous permet de les obtenir auprès d'une pharmacie. Si vous ne l'avez pas reçu, veuillez voir avec votre commune.
Je ne retrouve plus les comprimés que j'ai reçus
Vous pouvez en racheter dans une pharmacie.
J'aimerais obtenir des comprimés supplémentaires
Vous pouvez les acheter dans une pharmacie.
J’ai reçu un emballage de comprimés d’iode. Comment le conserver au mieux?
Les boîtes doivent être conservées avec la feuille d’information correspondante dans un endroit inaccessible aux enfants, sec et à température ambiante.
Combien de temps les comprimés d’iode se conservent-ils?
La date de péremption est imprimée sur chaque boîte (p.ex. EXP : 12.2019). Conservez les comprimés d’iodure de potassium jusqu’à ce que les autorités vous demandent de les restituer. Cela vaut également pour les comprimés d’iodure de potassium dont la date de péremption serait dépassée.
J’ai déménagé. Dois-je restituer les boîtes de comprimés?
Non. Vous pouvez conserver les boîtes, même si vous changez de commune.
J’ai perdu mes comprimés d’iodure de potassium. Comment puis-je obtenir une nouvelle boîte et qu’est-ce que cela va me coûter?
Dans les zones 1 et 2, les administrations communales possèdent un certain stock de boîtes, qu’elles mettent à disposition gratuitement pour les nouveaux résidents et le remplacement de boîtes perdues.
Quelle est la posologie?
- Adultes: 2 comprimés par jour, à prendre en une fois
- Nouveau-nés (y compris nourrissons de mères sous traitement) jusqu’à 1 mois: ¼ de comprimé seulement une fois le 1er jour
- Enfants de 2 mois à 3 ans: ½ comprimé par jour
- Enfants de 4 à 12 ans: 1 comprimé par jour
- Enfants de plus de 12 ans (comme adultes): 2 comprimés par jour, à prendre en une fois
- Femmes enceintes et allaitantes: 2 comprimés par jour, à prendre en une fois, durant max. 2 jours
La durée nécessaire de la prise des comprimés est communiquée par les autorités.
Même si la prise des comprimés est ordonnée durant plusieurs jours consécutifs pour les enfants et les adultes, les restrictions ci-dessus restent valables pour les femmes enceintes et allaitantes ainsi que pour les nouveau-nés jusqu’à 1 mois. Les nouveau-nés ne prennent qu’une seule fois ¼ de comprimé, les femmes enceintes et allaitantes 2 comprimés pendant maximum 2 jours.
Contre-indication et effets secondaires?
Les effets secondaires sont rares et généralement bénins. Les effets secondaires possibles sont décrits dans la notice d’emballage.
J’ai des problèmes de tyroïdes. Dois-je tout de même prendre ces comprimés en cas d’accident?
Lors de la prochaine consultation de votre médecin de famille, vous devriez vous renseigner sur le comportement à adopter en cas d’accident.
J’ai avalé des comprimés d’iode par erreur. Dois-je consulter un médecin?
Evitez si possible de prendre des comprimés d’iodure de potassium sans y avoir été invité par les autorités. Si vous avez malgré tout pris des comprimés d’iodure de potassium, cela n’a généralement peu ou pas de conséquences pour votre santé. Il n’est donc pas nécessaire de consulter un médecin, sauf si vous souffrez de maladies thyroïdiennes telles qu’un goitre ou une hyperthyroïdie, ou si vous constatez des effets secondaires.
Puis-je également prendre des comprimés d’iode par mesure de précaution, sans accident nucléaire?
Les comprimés d’iodure de potassium ne sont indiqués qu’en cas de concentration accrue d’iode radioactif, telle qu’on peut l’observer lors d’un accident nucléaire majeur. Il est instamment déconseillé de prendre ces comprimés sans y avoir été invité par les autorités, du fait qu’une prise prophylactique sur le long terme peut influencer la fonction thyroïdienne.
Puis-je protéger mon animal domestique en lui donnant des comprimés d’iode?
Les animaux domestiques tels que les chiens, chats et vaches sont des mammifères ; de ce fait, le fonctionnement de leur thyroïde est semblable à celui de la thyroïde humaine. Toutefois, comme le dosage approprié pour les animaux est beaucoup plus faible (10 à 1000 fois plus faible que pour l’homme, selon l’espèce), il est instamment déconseillé d’administrer des comprimés d’iodure de potassium à des animaux. Seules les vaches les supporteraient ; pour les autres animaux, ces comprimés représenteraient une surdose massive. Si vous souhaitez en savoir plus, adressez-vous à votre vétérinaire lors de la prochaine consultation.
Comment savoir quand est la fin de l’alerte?
Les autorités, par le biais d'une alarme général (sirènes) informeront par la radio de la fin des mesures.