Surrexit (Estavayer-le-Lac)

Ainsi, dès le douzième coup de minuit, sous la direction d’un chef d’un soir, ils entonnent en alternance le Surrexit Christus hodie (le Christ est ressuscité aujourd’hui) et l’O filii et filiae accompagnés de quelques musiciens et munis des paroles. Le cortège, éclairé par des flambeaux, s’arrête tout d’abord devant la chapelle du couvent des Dominicaines, où, accompagnés des quelques religieuses, on chante le Regina coeli, puis au cimetière, sur la tombe du dernier bourgeois enseveli à Estavayer. Dernière étape : l’Institut du Sacré-Cœur. Finalement, les participants se rendent au centre ville pour y déguster ensemble une choucroute offerte par la paroisse, un moyen convivial de célébrer la fin du Carême tout en perpétuant une tradition vieille de plusieurs siècles ! Ce repas rappelle le saucisson que les hommes prenaient avec eux et mangeaient avant de chanter au XIXe siècle !

La première mention connue du Surrexit date de 1637 ; elle provient du Grand livre historique de la paroisse d’Estavayer-le-Lac et concerne une rétribution des écoliers qui chantaient le Surrexit dans la ville après minuit la veille de Pâques.

Cette coutume ne nécessite ni répétition ni organisation particulière et, contrairement à ce qu’on pourrait penser, elle n’est pas chapeautée par la paroisse ou animée par un prêtre. Cependant, le Républicain, journal local, publie un rappel quelques jours auparavant. Nul besoin d’être catholique, tous les chrétiens d’Estavayer sont invités à participer car on raconte que la tradition du Surrexit serait antérieure à la Réforme.

Texte : Florence Bays