Au cours des dernières années, le CSEM a développé différentes approches pour transformer l'aspect visuel des panneaux photovoltaïques, avec comme but de concilier les objectifs énergétiques, esthétiques et patrimoniaux. Une de ces innovations technologiques connaît aujourd'hui sa première application pratique avec la réalisation d'un projet pilote sur le toit de la ferme de M. Alexandre Galley à Ecuvillens. Les panneaux solaires installés, basés sur des cellules solaires " standard " en silicium cristallin, présentent une couleur homogène, proche des tuiles en terre cuite, et permettent à l'habitation de conserver pleinement son caractère originel tout en produisant un nombre maximum de kilowattheures.
Ce projet pilote a pu voir le jour grâce à l'appui des services de l'Etat concernés, à savoir le Service de l'énergie et le Service des biens culturels, ainsi que grâce au soutien de l'Office fédéral de l'énergie et d'ÜserHuus. Au niveau de la réalisation, la société ISSOL Suisse a accepté de jouer le jeu de cette petite commande limitée à 230m2 de panneaux solaires, qui ont ensuite été montés par l'entreprise Solstis basée à Lausanne. Cette réalisation élargit fortement le potentiel de développement d'une technologie qui fait partie de l'arsenal à disposition pour réaliser les objectifs de la Stratégie énergétique 2050 de la Confédération.
Le développement du solaire photovoltaïque connaît une croissance phénoménale ces dernières années et la tendance n'est pas prête de s'arrêter, surtout depuis l'acceptation par le peuple de la Stratégie Energétique 2050 de la Confédération. A titre d'exemple, la surface installée dans le canton de Fribourg a pratiquement été multipliée par vingt durant les dix dernières années.
La production d'électricité de cette nouvelle installation pilote devrait se monter à 28 MWh par année, soit un rendement d'environ 20% inférieur à celui d'une technologie photovoltaïque traditionnelle. Avec ses 230 m2, l'installation d'Ecuvillens fournit l'équivalent de la consommation de huit ménages de quatre personnes, ce qui permet largement de couvrir les besoins de la ferme. Le solde sera injecté au réseau.
Les études pour ce projet pilote ont débuté en 2014, et il n'aurait pas pu se concrétiser sans l'engagement du propriétaire, la précieuse collaboration du CSEM, l'engagement des entreprises, l'accompagnement et le soutien financier du Service de l'énergie de l'OFEN et d'ÜserHuus, ainsi que de l'ouverture des autorités en matière de protection du patrimoine.
L'avenir proche nous dira si le modèle élaboré à Ecuvillens fera école dans les sites protégés de Suisse et d'Europe, afin de démocratiser encore plus cette technologie qui participera grandement à atteindre les objectifs de politique énergétique nationale.