Si l’omniprésence de la couleur est rapidement notée, c’est surtout l’ordre de présentation qui a évolué dans cette 20e édition des Cahiers d’Archéologie Fribourgeoise : un calendrier qui donne douze points forts de l’année écoulée, des aperçus qui relatent en deux pages illustrées quelques interventions archéologique récentes, et finalement des études qui décrivent et expliquent plus en détail les vestiges mis au jour. Le produit redonne donc une belle part aux contenus faciles à comprendre qui intéresseront un public plus large. Une dernière nouveauté se « dématérialise » dans cette nouvelle formule : les Chroniques archéologiques, qui étaient traditionnellement regroupées en fin d’ouvrage, ont disparu des Cahiers d’Archéologie Fribourgeoise. En effet, depuis fin 2018, ces courtes descriptions des innombrables opérations archéologiques locales réalisées durant l’année sont publiées en ligne dans l’application cartographique ChronArc (geo.fr.ch/ChronArc) facilement accessible, qui est munie de filtres de recherche bien pratiques.
Le changement préside à cette nouvelle mouture des Cahiers d’Archéologie Fribourgeoise, comme il préside aussi aux innombrables activités du Service archéologique de l’Etat de Fribourg. La numérisation en cours commence à porter ses fruits, tant dans la gestion interne de l’information que dans son exploitation et sa diffusion vers le public. Transmettre les connaissances est partie intrinsèque de la démarche archéologique et les attentes – tant publiques que scientifiques – évoluent. Il s’agit en permanence de s’adapter en utilisant au mieux les moyens à disposition : envisager le changement, c’est donner une chance à l’amélioration.
Une statistique des interventions archéologiques réalisées durant l’année écoulée, avec une carte associée, constituera une entrée en matière quantitative. Ensuite, chronologiquement et géographiquement, ce volume permettra aux lectrices et aux lecteurs de plonger dans les eaux fraîches du lac de Neuchâtel pour découvrir les plans de villages de l’âge du Bronze palafittique. Ils prospecteront et fouilleront les fantomatiques vestiges du Mont Vully et ausculteront des profils de tranchées recélant multitude d’indices et de vestiges romains. Ils profiteront des travaux de remise à ciel ouvert d’un ruisseau à Prez-vers-Noréaz pour mettre au jour quantité de structures anciennes et ils accompagneront les travaux de restauration du château de Morat.
Quant aux études, elles permettront d’abord aux amateurs avertis et aux spécialistes de détailler les vestiges architecturaux de l’établissement rural gallo-romains de Courtepin/Fin Dessus. Une seconde étude présente les superbes ensembles funéraires de la nécropole du Haut Moyen Age qui s’y superpose. Ces vestiges, sauvés de justesse avant le creusement d’une conduite d’eau, livrent ici tous leurs secrets immobiliers et mobiliers, notamment les incroyables plaques-boucles richement décorées, dont la restauration minutieuse, présentée dans une troisième étude, révèle toute la splendeur. Finalement, c’est dans le monastère de moniales cisterciennes de la Fille-Dieu de Romont que nous invitons notre lectorat à découvrir, phase de construction après phase de transformation ou de restauration, toutes les étapes de sa complexe évolution architecturale qui s’étale de 1268 jusqu’à la fin du XXe siècle.
Ce volume des Cahiers d’Archéologie Fribourgeoise, marqué du sceau du changement, est imprimé à 500 exemplaires. Sa version numérique sera rapidement disponible en consultation et téléchargement sur la plateforme E‑Periodica (e-periodica.ch). La transition numérique nous encourage à considérer que la large accessibilité de nos résultats, fondée sur les principes de l’Open Access répandus dans les milieux scientifiques, doit être rapide et sans coût pour le public. La possibilité d’acheter une version imprimée auprès du Service archéologique est toutefois une option volontiers offerte aux personnes qui aimeraient continuer à investir dans l’objet-livre.
Toute l’équipe du Service archéologique de l’Etat de Fribourg est à votre service pour continuer à assurer une sauvegarde efficace du patrimoine archéologique cantonal. Elle vous souhaite une très agréable lecture.