En raison de l’augmentation de la population des sangliers et des dégâts qu’ils provoquent depuis quatre ans et une croissance significative durant l’année 2018, le Conseil d’Etat, sur proposition de la DIAF et de son Service des forêts et de la nature, a adopté une ordonnance prévoyant l’ouverture de la chasse de cet animal durant les mois de juillet et août 2019.
Ni la chasse ordinaire, ni certaines mesures complémentaires, telles la prolongation exceptionnelle de la chasse en février 2019, n’ont permis de diminuer l’ampleur des dommages. L’indemnisation des dommages engendrés s’est élevée en 2018 à la somme de 160 333 francs, alors que la moyenne des quatre années précédentes se montait à 76 926 francs.
Le tir des sangliers peut être autorisé exceptionnellement à des fins de régulation selon la législation fédérale et cantonale sur la chasse. En revanche, la jurisprudence recommande l’élargissement de la période de chasse avant d’adopter de telles mesures. Pour cette raison, l’ordonnance prévoit d’élargir la période de chasse en juillet et août 2019. La chasse reste toutefois exclue en forêts et en zones protégées et est limitée aux secteurs où les dégâts ont été constatés.
Cette chasse d’été est restreinte à trois jours par semaine, les mercredis, jeudis et samedis, à des horaires limités aux éphémérides le matin et le soir. S’agissant de l’horaire préconisé, il est similaire à celui du canton de Vaud qui connaît également la chasse du sanglier en juillet et août. Le but est d’harmoniser la pratique avec les cantons voisins. Le prix du permis est fixé volontairement bas au prix de 50 francs afin d’inciter les chasseurs à pratiquer cette chasse.
Afin de répondre aux éventuelles interrogations de la population lors de coups de feu tôt le matin ou tard le soir et d’éviter des interventions inutiles, les chasseurs devront annoncer chaque tir au Centre d’engagement et d’alarme de la Police cantonale.
Le projet a été élaboré par le Service des forêts et de la nature dans le cadre d’un groupe de travail associant les représentants des milieux cynégétique, agricole, de protection de l’environnement, des communes, du tourisme et les gardes-faune.
Cette ouverture de la chasse dans une période de l’année habituellement calme pourrait causer des dérangements pour les oiseaux nicheurs. Le Conseil d’Etat estime cependant que le principe de proportionnalité est respecté du fait que, pour prévenir d’éventuels dérangements, des mesures de protection sont prévues. En effet, la chasse ne peut pas avoir lieu en forêt, ni dans l’ensemble des zones protégées et elle est circonscrite aux secteurs de faune où des dégâts récurrents aux cultures ont été constatés en 2018 et au début 2019. De plus, la mesure est limitée à l’année 2019 et un bilan sera effectué pour évaluer son bien-fondé et son efficacité.
Enfin, le Conseil d’Etat rappelle qu’une telle mesure est déjà pratiquée avec succès dans les cantons de Berne, de Vaud et du Jura.