Du 14 au 28 août, les 183 États signataires de la convention sur la conservation des espèces (CITES) se sont réunis à Genève. À cette occasion, des dizaines de propositions ont été faites afin de renforcer ou d’assouplir la protection des animaux et des végétaux. Le chef de la délégation suisse, Mathias Lörtscher, est satisfait dans l’ensemble du déroulement de la conférence qui « a montré le bon fonctionnement de la CITES. Les Parties ont pris la plupart des décisions par consensus. Lorsqu’elles n’y arrivaient pas, elles ont voté. »
Comme le souhaitait la Suisse, le statut de protection des éléphants a été maintenu et les réglementations concernant le commerce de l’ivoire n’ont pas été assouplies. Le commerce des girafes de toutes les populations est désormais lui aussi réglementé, car les effectifs sont en forte baisse dans certaines régions. La Suisse aurait préféré une solution plus nuancée, car les populations d’Afrique australe ne remplissent pas les critères pour une inscription aux annexes de la CITES. La délégation suisse s’est par contre engagée avec succès en faveur de recherches approfondies sur les espèces de Boswellia (arbres dont on extrait la résine pour faire de l’encens), pour la facilitation du commerce de certaines espèces de bois et pour la mise en place de procédures modernes de délivrance électronique des autorisations CITES.
Analyse du commerce international des poissons d’ornement
La proposition de la Suisse d’effectuer une analyse de la durabilité du commerce des poissons d’ornement marins a été adoptée. « L’adoption de cette proposition est cruciale. Analyser le commerce international des poissons marins d’ornement permettra de déterminer si le commerce de certaines espèces ou de certains groupes de poissons d’ornement est durable ou non », explique Mathias Lörtscher. Jusqu’à présent, le commerce de poissons d’ornement était à peine contrôlé. Alors que plus de 2000 espèces sont concernées, la convention CITES a fixé des règles pour seulement trois d’entre elles.
Par ailleurs, la délégation suisse est déçue que la conférence n’ait à nouveau pas réussi à répondre aux demandes légitimes de plusieurs États d’Afrique australe qui se distinguent par leur excellent travail en matière de conservation des espèces. C’est par exemple le cas de la Namibie, où les autorités ont réussi à reconstituer la population de rhinocéros blancs.
Les modifications décidées dans les annexes seront ratifiées dans les trois prochains mois. Les propositions approuvées, comme l’analyse du commerce des poissons d’ornement, baliseront le programme des trois prochaines années. La prochaine convention sur la conservation des espèces aura lieu en 2022.
Plus d'information sur www.cites.org