Lors de la désinfection de l'eau des piscines, certains sous-produits chimiques (chlorate, bromate ou perchlorate) peuvent apparaître. L'ordonnance sur l'eau potable et les installations de baignade publiques (OPBD) fixe des limites maximales pour le chlorate et le bromate afin de protéger les baigneurs contre les risques pour la santé liés à l'ingestion accidentelle de ces substances. Entre mai et novembre 2023, les autorités cantonales de contrôle des denrées alimentaires, ont vérifié les piscines dans le cadre d'une campagne sur les sous-produits de désinfection.
Résultats
Dans 47 % des établissements évalués, la concentration en chlorates était supérieure à la valeur maximale dans au moins un des échantillons d'eau de baignade prélevés. Ces chiffres ne sont pas représentatifs pour la Suisse, car les échantillons ont été prélevés principalement dans des établissements qui avaient déjà été confrontés à un dépassement de la valeur maximale de chlorates par le passé.
Dans le canton de Fribourg, 12 prélèvements ont été réalisés par le Service de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (SAAV) dans le cadre de cette campagne. Parmi ceux-ci, quatre échantillons (25%) ont révélé des non-conformités, avec des taux de chlorates dépassant les valeurs maximales autorisées. Ces échantillons provenaient de piscines couvertes (établissements scolaires) et de piscines en plein air (bains publics).
Mesures
En raison des nombreuses voies d'introduction et de formation du chlorate dans l'eau de baignade, il est difficile de mettre en place des mesures efficaces et durables contre les dépassements des valeurs maximales de chlorate. Pour une protection optimale de la santé des baigneurs, il est toutefois important que les établissements de bains s'efforcent de maintenir une concentration de chlorates aussi basse que possible. Le canton de Fribourg poursuivra les prélèvements réguliers dans les établissements de baignade. En cas de non-conformités répétées, des mesures plus strictes pourront être instaurées, telles que la mise en place de systèmes de désinfection alternatifs permettant de réduire la quantité de chlorates. L'utilisation de l’eau de Javel (hypochlorite de sodium) étant généralement associée à la formation de sous-produits de dégradation tels que le chlorate et le bromate, ainsi qu’à d'autres problèmes de qualité de l’eau (particulièrement en cas d’insuffisance d’apport en eau fraîche), le SAAV recommande de privilégier d'autres systèmes de désinfection, comme des électrolyseurs ou des dispositifs utilisant l’hypochlorite de calcium.