Sur décision du Conseil d’Etat, l’enseignement présentiel n’est plus autorisé dans les écoles publiques et privées du canton de Fribourg depuis le 16 mars dernier. Cette interdiction concerne également les onze écoles et/ou prestataires spécialisés du canton à l’exception des internats scolaires (soit le Schulheim et le Home-Ecole Romand de la Fondation des Buissonnets, les Peupliers au Mouret et le Centre éducatif et pédagogique d’Estavayer-le-Lac), qui ont dû, tout comme les familles concernées, s’adapter.
Les élèves ayant des besoins éducatifs particuliers, qu’ils rencontrent des difficultés scolaires, qu’ils soient atteints d’un trouble d’apprentissage, de troubles dys, d’un trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité, d’un trouble du spectre de l’autisme, d’une déficience intellectuelle, d’une situation de handicap, qu’ils soient allophones ou haut potentiel, ces élèves vivent une scolarité souvent compliquée. Des enseignant-e-s spécialisés les accompagnent, crise sanitaire ou non, en fonction des difficultés rencontrées.
Collaboration avec l’Organe cantonal de Conduite (OCC)
La coordination Ecoles – Communes au sein de l’OCC se poursuit. L’accueil d’urgence dans les écoles est réservé aux parents qui travaillent dans un domaine essentiel à la gestion de la crise sanitaire, en particulier le domaine de la santé et de la sécurité. Le nombre d’enfants accueillis dans les écoles a légèrement augmenté. Entre parenthèses, les chiffres de la semaine dernière :
- Vendredi 27 mars : 152 (143) enfants
- Lundi 30 mars : 215 (172) enfants
- Mardi 31 mars: 208 (190) enfants
- Mercredi 1er avril 118 (83) enfants
- Jeudi 2 avril : 193 (155) enfants
Les écoles poursuivront leur mission d’accueil aussi longtemps que nécessaire et ce, durant les jours ouvrables et selon les horaires habituels de l’école, y compris durant les vacances de Pâques.
Enseignement à distance : situation dans les écoles spécialisées
Si les institutions de pédagogie spécialisée suivent les indications des services de l’enseignement obligatoire, des aménagements sont nécessaires pour les élèves en situation de handicap. Ainsi les enseignant-e-s des élèves présentant une surdité ou malentendance ont dû maintenir le contact visuel en mettant en place des espaces de réunions par visioconférence par petits groupes et/ou en individuel. Les enseignant-e-s des classes de langage ont privilégié plusieurs canaux : les consignes, l’organisation de la tâche et l’organisation du temps ont été transmises à l’élève non seulement à l’aide d’images ou de pictogrammes, mais aussi de sons ou de messages vocaux. Les séances de thérapie logopédique pour les élèves de la classe, à raison de 2 ou 3 heures par semaine, ont lieu, si cela fait sens, en visioconférence. En clair, les professionnels maintiennent un contact régulier qui peut aller d’une fois à plusieurs fois par semaine selon les situations, en tenant compte des besoins des élèves mais aussi de ceux des parents. Cela se passe par téléphone, par visioconférence ou par courrier.
Des espaces numériques ont été mis en place dans certaines institutions afin que les enseignant-e-s puissent partager avec leurs collègues les activités qu’ils ont créées, ceci pour apporter de nouvelles idées. Les internats scolaires sont restés ouverts. Une partie des enfants et jeunes les fréquentent toujours (par exemple lors de placement sur décision de justice) alors que d’autres restent désormais à la maison. Lorsque la prise en charge est globale – l’élève utilise l’internat – il peut, depuis le 16 mars, rester à la maison si les parents le désirent et que la situation familiale le permet. Dans ces cas-là, la décision est prise d’entente entre les parents et la direction de l’institution.
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Mesures d’aide et mesures d’aide renforcées, le suivi des élèves scolarisés à l’école ordinaire
Tout jeune à besoins éducatifs particuliers doit pouvoir suivre sa scolarité dans l’école de son quartier ou de son village dans la mesure de ses possibilités, en tenant compte de son environnement, de l’organisation scolaire. Ainsi, des mesures d’aide ordinaire de pédagogie spécialisée (MAO) peuvent être proposées aux élèves qui présentent un risque d’échec et/ou des difficultés qui compromettent leur développement et/ou des troubles d’apprentissage. Lorsque les élèves se trouvent en situation de handicap, ce sont des mesures d’aide renforcées (MAR) qui peuvent proposées. Malgré l’interdiction de l’enseignement en présentiel, ces mesures continuent d’être dispensées par les enseignant-e-s spécialisés se sont organisés pour garder le contact avec leurs élèves.
En effet, et selon les compétences de l’élève, les enseignant-e-s spécialisés et les enseignant-e-s ordinaires se sont coordonnés pour que le travail transmis à l’ensemble des élèves de la classe soit différencié. Il a fallu parfois diminuer la quantité de travail demandé, simplifier les données et les activités envisagée ou encore donner des activités différentes. Les enseignant-e-s spécialisés ont préparé des activités et établi des planifications hebdomadaires pour leurs élèves, soit sous forme papier ou sous forme numérique. Ils et elles accompagnent leurs élèves aussi souvent que nécessaires et les soutiennent en cas de difficultés concrètes.
L’élève en situation de handicap a un projet pédagogique individualisé qui définit clairement les objectifs qu’il doit atteindre durant l’année scolaire. Là, les activités proposées à distance doivent non seulement correspondre aux objectifs fixés, mais aussi permettre à l’élève de travailler avec une certaine autonomie. Cela peut parfois s’avérer complexe, également pour les parents.
Et les élèves dont les familles ne parlent pas le français/l’allemand ?
Une attention particulière est accordée à l'acquisition de la langue de scolarisation par les élèves qui parlent une autre langue que celles de l'école (français ou allemand). En parallèle à l'enseignement en classe, l'élève peut bénéficier de cours de langue et, si nécessaire, d'appuis pédagogiques pour la mise à niveau de ses apprentissages scolaires. C’est la direction de l’établissement qui les organise. En principe, les appuis sont plus intensifs à l’arrivée de l’élève et diminuent en fonction de la progression des apprentissages linguistiques.
Malgré le contexte particulier de l’enseignement à distance, le soutien s’est aussi rapidement organisé. Partout où cela est possible, les cours réguliers se poursuivent grâce à la vidéoconférence. Les élèves se voient confier des tâches spécifiques pour développer leurs compétences linguistiques. En collaboration avec les titulaires de classe, les enseignant-e-s FLS s’assurent que les élèves ont bien compris les consignes et le travail à faire, et ce, très régulièrement, parfois fois plusieurs jours. C’est un vrai défi, car à la maison, les élèves entendent et parlent moins le français/l’allemand et n’ont plus beaucoup d’interactions avec leurs camarades de classe. L’isolement actuel peut être d’autant plus difficile à supporter pour les familles qui viennent d’arriver dans le canton et que les parents n’ont encore que peu de connaissance du système scolaire et de ses attentes. Dans ce domaine aussi, l’égalité des chances reste l’objectif et la préoccupation des services de l’enseignement obligatoire.
Les élèves des classes relais
Les classes relais qui accueillent des élèves présentant de graves difficultés comportementales et que les écoles n’arrivent plus à gérer avec les mesures internes habituelles ont également dû fermer leurs portes.
Au 13 mars dernier, 20 élèves (9 du primaire et 11 du CO) étaient scolarisés en classes relais. L’ensemble des intervenant-e-s (éducateur/éducatrice, psychologue, enseignant-e-s) assurent depuis le 16 mars un suivi régulier des élèves concernés et de leur famille, si ces dernières le demandent. Ainsi, les enseignant-e-s fournissent un travail scolaire adapté aux besoins des élèves et sont à disposition tous les jours de 9h30 à 11h30 pour du soutien à distance. De façon proactive, ils et elles enseignant-e-s prennent contact au minimum 1 fois par semaine pour évaluer l’atteinte des objectifs d’apprentissage et les adapter au besoin. D’un point de vue éducatif, l’éducateur ou l’éducatrice de référence est en contact étroit avec l’élève et sa famille afin de proposer un accompagnement prenant en compte les difficultés exprimées tant par l’élève que par ses parents (organisation, gestion du temps, relations familiales, etc…). Il ou elle fait également le lien avec les autres services ou dispositifs impliqués (autorité de protection de l’enfant, réseau fribourgeois de santé mentale, etc…).
Les retours d’information montrent actuellement que ce soutien à distance est, dans la majorité des cas, très apprécié, surtout par les parents qui peuvent déposer un certain nombre de difficultés relationnelles et/ou organisationnelles vécues au quotidien. Le type et la fréquence de ce soutien sont dictés par l’évaluation de chaque situation. En fonction de cette évaluation, le contact entre les collaborateurs et les collaboratrices des classes relais et la famille peut être quotidien. Dans ces cas particuliers, la coordination avec les autorités de protection de l’enfant (SEJ, Justice de paix) est très étroite.
Et en cas de questions, le bon réflexe
Les élèves et les parents qui ont des questions d’ordre scolaire sollicitent en premier lieu l’enseignant-e titulaire de classe, l’enseignant-e spécialisé et/ou la direction de l’école. Pour d’autres difficultés qui pourraient être engendrées par l’incitation à rester à la maison (difficultés relationnelles entre parents et enfants, problèmes de motivation, d’anxiété, etc.), les répondant-e-s de la Hotline Vie quotidienne T 026 552 60 00 pourront aiguiller les familles concernées vers les unités spécialisées des services de l’enseignement, notamment les collaborateurs et les collaboratrices de l’Unité Mobile ou des classes relais.
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