La moule quagga est déjà présente dans les lacs de Neuchâtel et de Morat depuis plusieurs années. Durant l’été 2022, l’eau des lacs de Lessoc, de Monsalvens, de la Gruyère, de Pérolles, de Schiffenen et du Lac Noir a été analysée pour voir si la moule quagga y était également présente. La méthode utilisée est capable de repérer les 4 escargots et bivalves exotiques les plus fréquents en vérifiant la présence de leur ADN dans l’eau. La moule quagga n'a été détectée dans aucun des lacs étudiés. Par contre, d’autres espèces exotiques ont été découvertes dans les lacs de la Gruyère, de Pérolles, de Schiffenen et dans le Lac Noir. Aucun mollusque exotique n'a été trouvé dans le lac de Lessoc et dans le lac de Montsalvens. Le prochain screening est prévu en 2024.
Mollusques exotiques trouvés
Moule quagga (Dreissena bugenis) |
Moule zébrée (Dreissena polymorpha) |
Palourde asiatique (Corbicula fluminea) |
Hydrobie des antipodes (Potamopyrgus antipodarum) |
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Lac de Lessoc |
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Lac de Montsalvens |
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Lac de la Gruyère |
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Oui |
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Lac de Pérolles |
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Oui * |
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Oui |
Lac de Schiffenen |
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Oui |
Oui |
Oui |
Lac Noir |
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Oui |
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* Aucune moule zébrée n'a été détectée dans le lac de Pérolles qui est directement relié aux lacs de la Gruyère et de Schiffenen où le mollusque est présent. Il pourrait s'agir d'une erreur de mesure. Des traces infimes de l'espèce ont été trouvées dans le lac de Pérolles en octobre 2021. Il faut donc partir du principe que la moule zébrée est présente, même en petit nombre, dans ce lac.
Recommandations pour éviter la propagation des espèces exotiques
La propagation des mollusques exotiques se fait généralement par le biais du trafic fluvial. Dans le canton de Fribourg, il s'agit du transport de bateaux de plaisance ou encore d'équipements de sports nautiques qui n'ont pas été lavés et séchés. Afin de ralentir ou d'empêcher la propagation des espèces exotiques, les recommandations suivantes doivent être respectées :
- Nettoyez votre bateau à l’aide d’un jet à haute pression lorsque vous le sortez de l’eau.
- Vérifiez qu'il ne reste aucun résidu sur la coque, le moteur ou les cordages.
- Laissez sécher le bateau avant de le déplacer dans une autre étendue d’eau.
- Le matériel de sport nautique tel que les filets de pêche, les combinaisons en néoprène, les paddles, les bottes de pêche doit également être lavé et entièrement séché avant d'être mis à l'eau dans une autre étendue d'eau.
Une attention particulière doit être portée au transport en provenance des lacs de Neuchâtel et de Morat, car la moule quagga y est présente.
Moule quagga (Dreissena bugensis)
La moule quagga est originaire de la région de la mer Noire et a probablement été introduite en Suisse par le transport fluvial via le canal Rhin-Main-Danube. Elle a été observée pour la première fois en Suisse en 2014 à Bâle. Depuis, l'espèce se propage principalement par le transport de bateaux de plaisance et par la dispersion passive des larves vers l'aval. Dans le canton de Fribourg, elle est présente dans le lac de Neuchâtel depuis 2017 et dans le lac de Morat depuis 2021. La moule quagga colonise tous les types de substrats et se retrouve jusqu'à de grandes profondeurs. Elle évince les espèces indigènes du fond du lac et se propage de manière incontrôlée. L'impact sur l'écosystème est catastrophique. Les moules sont des filtreurs et consomment donc de grandes quantités de plancton. Cela peut entraîner une modification du réseau alimentaire et, dans le pire des cas, une forte diminution de la faune piscicole. Les exploitants de captages et de rejets d'eau doivent s'attendre à une augmentation de l'entretien et des coûts, car la moule quagga colonise les installations et bouche les tuyaux. Le colmatage d'une conduite ou une détérioration d'autres équipements peut par exemple conduire à l'impossibilité de pomper les eaux du lac pour l'alimentation en eau potable.
Moule zébrée (Dreissena polymorpha)
La moule zébrée est également originaire de la région de la mer Noire. Elle a été introduite en Suisse dès les années 1960. On la trouve désormais dans presque tous les grands lacs en Suisse. Après un pic de colonisation dans les années 1970, un déclin de la population a pu être observé depuis l’arrivée de la moule quagga.
La moule zébrée ressemble beaucoup à la moule quagga, mais elle ne peut coloniser que des fonds solides et ne descend pas à plus de 40 mètres de profondeur. La moule zébrée a également un impact négatif sur l'écosystème et colonise les prises d'eau et les exutoires. Mais ceux-ci peuvent être déplacés à une profondeur où la moule zébrée n'est plus présente, contrairement à la moule quagga.
Palourde asiatique (Corbicula fluminea)
Ce mollusque est originaire d'Asie du Sud-Est. Il est désormais présent sur presque toute la planète. La palourde asiatique a été introduite en Amérique du Nord dans les années 1920 et est arrivée en Europe dans le Rhin dans les années 1980. En Suisse, elle a été identifiée à Bâle à la fin des années 1990. Dans les trois lacs jurassiens (lac de Neuchâtel, lac de Morat et lac de Bienne), la moule a été détectée en 2003. Il est possible qu'elle ait été introduite par le Rhin avec les plates-formes de l'exposition nationale de 2002. Elle colonise exclusivement des substrats mous et sablonneux et peut supplanter les moules indigènes.
Hydrobie des antipodes (Potamopyrgus antipodarum)
Ce petit escargot originaire de Nouvelle-Zélande est présent en Europe depuis le 19e siècle. Il a été transporté dans le monde entier par les eaux de ballast du trafic maritime. Les reproductions massives, si elles ont lieu, ne sont que limitées dans l'espace et dans le temps. C'est pourquoi l’hydrobie des antipodes s'intègre à la faune indigène. Aucun impact à grande échelle sur la biodiversité n'est attendu.