Depuis 2012, les patient-e-s fribourgeois-e-s au bénéfice de la seule assurance de base peuvent se faire hospitaliser à l'extérieur du canton pour des prestations disponibles dans les hôpitaux et cliniques fribourgeois1. A partir de 2017, le canton et l'assurance de base se répartissent les coûts de ces hospitalisations à raison de respectivement 55% et 45%. Pour 2016, la part payée par le canton (53%) est de 77.5 millions de francs. Dans le canton de Fribourg, selon une étude2 de l'Observatoire suisse de la santé (OBSAN), le taux global d'hospitalisations est bas, par contre le taux d'hospitalisations hors canton est élevé (26,7% en 2016, contre 17,3% en moyenne nationale), même si on constate une certaine stabilisation entre 2015 et 2016.
Une deuxième étude2 commandée par le canton à M.I.S Trend a porté sur les personnes qui se sont fait hospitaliser par libre choix dans d'autres cantons entre 2015 et 2016. Le taux de retour des questionnaires a été de 37% (sur 4900 questionnaires envoyés). Objectif : déterminer les raisons de leur choix et les pistes possibles pour inverser la tendance. Comme le relève la Conseillère d'Etat Anne-Claude Demierre, " il y aura toujours des personnes qui choisiront de se faire hospitaliser ailleurs qu'à Fribourg, même si la qualité des soins y est excellente et que la prise en charge se fait dans les deux langues. Il est toutefois important que leur nombre diminue, afin que les hôpitaux du canton puissent continuer à garder les spécialités qu'ils proposent actuellement et tenir une place de choix dans l'économie fribourgeoise ". Pour rappel, le seul HFR compte aujourd'hui plus de 3'360 collaboratrices et collaborateurs.
Ce sont avant tout des patient-e-s des districts limitrophes des cantons de Berne et Vaud, la Singine, le Lac et la Veveyse, qui se rendent hors canton, dans plus de 40% des cas. La majorité des patient-e-s suivent les conseils de leur médecin ou prennent seul-e-s la décision. Les germanophones sont plus nombreux dans ce cas (49% en comparaison à 30% de francophones). L'offre des prestations dans la langue maternelle est un critère de choix très important. Il est intéressant de constater que les personnes interrogées ont, pour une grande partie, déjà été hospitalisées dans le canton et que les trois quart ont été satisfait-e-s (83% pour les francophones et 73% pour les germanophones) de la prise en charge.
Si l'étude relève un manque d'information patent de la part des médecins sur les possibilités de prise en charge dans le canton, cette situation n'a toutefois qu'une influence limitée sur les décisions des personnes concernées. Au final, 16% des personnes hospitalisées hors canton en 2015 ou 2016 auraient fait un choix différent si elles avaient été mieux informées. La Direction de la santé et des affaires sociales (DSAS) a transmis les résultats de l'enquête aux réseaux hospitaliers, cliniques privées et les a présentés au Collège des médecins du HFR, ainsi que lors de l'Assemblée de la Société de médecine du canton de Fribourg. Des présentations sont encore prévues pour les professionnel-le-s de la santé dans les districts du Lac, de la Veveyse et de la Singine.
Une Task Force rassemblant divers partenaires se penchera sur des mesures, incluant notamment une communication et collaboration renforcée avec les médecins installés. Suivant une impulsion de la Société de médecine du canton de Fribourg, la DSAS convoquera également des états généraux de la santé.
1Depuis 2012, les patient-e-s ont le libre choix de l'hôpital dans toute la Suisse, également ceux et celles au bénéfice de la seule "assurance de base" (assurance obligatoire des soins - AOS).
Toutefois, le choix est limité aux hôpitaux et aux cliniques qui figurent sur la liste hospitalière du canton de résidence du patient (hôpital listé) ou sur celle de leur canton d'implantation (hôpital répertorié) et qui ont reçu un mandat de prestation public pour la prestation médicale en question.
2Les études OBSAN et M.I.S Trend sont disponibles sur le site www.fr.ch/dsas