La violence au sein du couple est considérée comme une forme de maltraitance grave sur les enfants qui en sont témoins. Il ne s’agit pas, comme on l’a longtemps pensé, d’une problématique entre parents qui ne concerne pas l’enfant. En effet, la violence au sein du couple relève d’une dynamique familiale qui prend l’enfant en otage, l’impacte durablement et, contrairement aux idées reçues, s’interrompt rarement à la séparation des parents. L’actualité nous le rappelle d’ailleurs tristement avec des drames dont les enfants sont les victimes directes, au prix de leur vie parfois.
La journée du 6 février permettra de réfléchir à cette problématique de manière pluridisciplinaire, en présence notamment du juge Durand, juge pour enfants au tribunal de grande instance de Bobigny en Seine St Denis et de la Dresse Nathalie Romain-Glassey médecin cheffe de l’UMV du CHUV. Le point sera aussi fait sur la question dans le canton de Fribourg lors d’une table ronde réunissant des professionnel-le-s fribourgeois du domaine (avocate, juge de paix, juge civil, intervenant-e en protection de l’enfant).
Ainsi, l’exercice de la parentalité dans un contexte de violence au sein du couple doit être thématisé notamment lors des décisions concernant le droit de visite et son application pratique. Ces violences doivent être prises en compte du point de vue de l’intérêt supérieur de l’enfant et un cadre de sécurité posé.
Pour le BEF qui préside la Commission cantonale contre la violence au sein du couple, ces réflexions s’inscrivent dans la perspective de la Convention d’Istanbul (Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique) ratifiée par la Suisse et qui adopte une position claire sur la question. Son article 31 requiert que les incidents de violence soient pris en compte lors de la détermination du droit de garde ou de visite concernant les enfants.