Le vendredi 26 août 2016, à 18.17 heures, la Police cantonale fribourgeoise a été appelée à Aumont. Arrivés sur les lieux, les agents ont découvert Pascal Jaussi qui était sérieusement blessé par l'incendie de son véhicule. Alors que le véhicule avait été détruit par le feu, le précité, qui était conscient, présentait des brûlures essentiellement au thorax et au visage, ainsi que des lésions au niveau du cou. Il a été immédiatement héliporté au CHUV et il a été entendu par la Police le lendemain.
Dans un premier temps, le Ministère public a ouvert une procédure pénale contre inconnu pour lésions corporelles, incendie intentionnel et contrainte. Pascal Jaussi avait en effet exposé en substance qu'il avait vu un de ses agresseurs le matin devant le siège de sa société. Il l'avait revu l'après-midi alors que dit agresseur était accompagné d'un comparse. Pascal Jaussi avait dès lors tenté de les suivre avec sa voiture. Par la suite, l'un des inconnus avait réussi à monter dans son véhicule et avait contraint Pascal Jaussi à se rendre dans une forêt à Aumont, avec son propre véhicule. A cet endroit, un agresseur l'avait aspergé d'essence ; il avait ensuite bouté le feu à Pascal Jaussi et à sa voiture.
Soigné pour ses brûlures, Pascal Jaussi a pu quitter l'établissement hospitalier le 6 septembre 2016. Il a été entendu à trois reprises par la Police durant l'année 2016 et il a confirmé sa version des faits, maintenant avoir fait l'objet d'une agression.
La Police a entendu jusqu'à présent une quarantaine de personnes, dont une quinzaine pour le volet financier. Concernant les faits du 26 août 2016, les enquêteurs ont poursuivi deux pistes, celle de l'agression et celle de la mise en scène. La Police a aussi exploité les traces relevées sur les lieux ainsi que le téléphone portable de Pascal Jaussi. Elle a également procédé à une reconstitution de l'incendie du véhicule.
Pascal Jaussi a été confronté aux éléments d'enquête, soit essentiellement l'exploitation des traces, l'examen de son téléphone portable, les conclusions de la médecine légale et la reconstitution de l'incendie, éléments qui privilégient la mise en scène.
Partant, le Procureur soussigné a mis Pascal Jaussi en prévention d'induction de la justice en erreur, d'incendie intentionnel et de faux dans les titres (par rapport à certains documents présentés dans le cadre de la faillite de la société S3). La Police fribourgeoise continue ses investigations qui portent tant sur les faits du 26 août 2016 que sur le volet financier en lien avec la société S3 ; toutefois, ce second volet fera ultérieurement l'objet d'une demande de reprise de for auprès du Ministère public vaudois. En tout état de cause, Pascal Jaussi bénéficie de la présomption d'innocence.
La société S3 appartenant à Pascal Jaussi a été déclarée en faillite par les autorités judiciaires civiles du canton de Vaud. C'est le lieu de souligner que les procédures pénale et civile sont indépendantes l'une de l'autre. Ainsi ce n'est ni l'actuelle procédure pénale, ni les investigations des enquêteurs dans le volet financier qui ont provoqué la procédure de faillite de S3.