Beaucoup d'animaux sauvages ont un grand besoin de mobilité. Ils doivent en effet se nourrir, se reproduire, migrer ou encore trouver des zones de repos. La forêt constitue l'habitat favori de nombreuses espèces animales qui doivent se déplacer d'un massif à l'autre afin de répondre à leurs divers besoins biologiques. Mais ils sont souvent entravés dans leurs déplacements par de nombreux obstacles naturels et anthropogènes. Les agglomérations et notre réseau routier dense constituent par exemple des barrières souvent infranchissables, tout comme certaines clôtures. Ce phénomène de coupure du territoire, appelé souvent fragmentation des habitats, constitue une menace pour les populations animales à long terme. Les corridors à faune constituent les voies utilisables par les animaux pour se déplacer entre les massifs forestiers. Ce sont des fragments d'axes de déplacement de la faune délimités par des structures naturelles ou anthropogènes, constitués de cordons boisés, de haies, de zones agricoles, etc. En forêt, la délimitation des corridors à faune ne rentre pas en conflit avec les fonctions d'accueil de la forêt et le chevauchement des corridors avec des surfaces d'accueil est toléré. Il est par contre important de garantir que ces corridors restent perméables pour la faune, par exemple en évitant que de nouveaux bâtiments y soient construits.
Les surfaces qui ne se trouvent pas dans un corridor à faune sont également importantes pour les déplacements de la faune sauvage. Elles n'ont pas été intégrées dans des corridors à faune soit parce que les animaux s'y déplacent de manière moins concentrée, soit parce qu'elles ne subissent pas des menaces imminentes et sont donc encore perméables à la faune sauvage, soit parce qu'elles sont complètement interrompues, par exemple par les grandes villes.
Les fonctions principales des corridors à faune sont:
- permettre la migration et la dispersion des espèces animales à grande échelle;
- rendre possible l'échange des individus et des gènes entre différentes populations;
- faciliter la recherche d'un partenaire pour la reproduction;
- servir non seulement de connexion mais aussi d'habitat (biotope) à différentes espèces.
Cadre légal et enjeux liés aux constructions et réaménagements importants dans les corridors à faune
Le cadre légal, comprenant les lois fédérales et cantonales sur la chasse et la protection des mammifères et des oiseaux sauvages (LChP et LCha) ainsi que leurs ordonnances respectives (OChP et OProt), impose la conservation de la diversité des espèces et des biotopes. L’article 1 de la LChP souligne l’importance de préserver la diversité des espèces et des habitats des mammifères et oiseaux indigènes et migrateurs vivant à l'état sauvage, tout en insistant sur la protection des espèces menacées. L’article 9 de la LCha dispose que l’Etat, les communes, les autres corporations de droit public ainsi que les particuliers doivent veiller à ne pas porter atteinte aux animaux sauvages et à leurs biotopes. L’article 7 de la LChP requiert que les cantons assurent une protection suffisante des mammifères et des oiseaux sauvages contre les dérangements, tandis que l’article 7 de l'OProt décrète qu’il est interdit de déranger volontairement les animaux sauvages, quelle qu’en soit la manière. Enfin, selon l’article 37 de l'OProt, pour tout obstacle dans un corridor à faune, des mesures de compensation efficaces et proportionnées doivent être proposées afin d’assurer la fonctionnalité de ce dernier.
Les corridors à faune jouent un rôle important en tant qu'habitat et sont essentiels aux libres déplacements de la faune sauvage pour des activités vitales telles que la nutrition, la reproduction, la migration, et la recherche de zones de repos. Ces déplacements sont souvent entravés par divers obstacles, notamment les routes, les zones urbanisées, les constructions et les clôtures, entraînant ainsi une fragmentation des habitats. Une telle fragmentation compromet la survie à long terme de nombreuses espèces. Toute intervention ou construction au sein ou à proximité du périmètre d’un corridor à faune constitue un obstacle infranchissable, entravant les déplacements de la faune sauvage et causant un dérangement significatif. De tels projets, s'ils sont réalisés, nécessitent généralement des mesures d'atténuation ou de compensation proportionnées aux impacts observés sur le corridor.
Localisation des corridors à faune
Les corridors à faune du canton de Fribourg sont publiés sur le portail cartographique du canton. Il est possible d'ouvrir une fiche descriptive de chaque corridor en cliquant sur la surface correspondante.
lien vers le portail cartographiquePassages à faune
Les passages à faune sont des ouvrages construits pour permettre à la faune sauvage de traverser des obstacles créés par l’être humain, notamment les routes. Ils sont destinés à assainir les corridors à faune détériorés en les rendant à nouveau perméables.
Les fonctions principales d’un passage à faune sont :
- Permettre la migration et la dispersion des espèces animales à grande échelle
- Rendre possible l’échange d’individus et de gènes entre différentes populations
- Faciliter la recherche d’un partenaire pour la reproduction
- Servir de connexion mais aussi d’habitat à différentes espèces
- Diminuer les accidents de circulation en réduisant le risque de traversée de la faune
Le canton de Fribourg compte actuellement un seul passage à faune : le passage à faune de Chèvrefu à Estavayer, créant un passage au-dessus de l’autoroute A1. Ce passage supérieur permet d’améliorer la perméabilité du corridor à faune d’importance suprarégionale FR-10.
A l’avenir, deux nouveaux projets de passages à faune devraient voir le jour dans le canton. Le premier passage est prévu en Gruyères, au-dessus de la Route de l’Intyamon (corridor à faune d’importance suprarégionale FR-16) et le second à Semsales au-dessus de l’autoroute A12 (corridor à faune d’importance suprarégionale FR-23).
Les principales espèces bénéficiant de ces assainissements sont le blaireau, le cerf, le chamois, le chevreuil, le lièvre, le loup, le lynx, la martre, le putois, le renard et le sanglier.
Le franchissement d’un passage à faune par l’être humain compromet significativement son efficacité car les animaux sont très sensibles au dérangement direct et également aux odeurs déposées sur le passage.
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Contact pour la thématique
Personne de référence: Elias Pesenti
Service des forêts et de la nature
Section faune, chasse et pêche
Route du Mont Carmel 5
1762 Givisiez
Tel. 026 305 23 30
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