Le feu bactérien peut infecter les arbres fruitiers à pépins (poiriers, pommiers et cognassiers), les plantes d’ornement du genre Cotonéaster, Chaenomeles, Eriobotrya, Pyracantha, Photinia davidiana et Photinia nussia ainsi que les arbres sauvages comme les aubépines, sorbiers et amélanchiers. Cette maladie, causée par une bactérie, a été détectée pour la première fois en Suisse en 1989 à Schaffhouse et dans le canton de Fribourg en l’an 2000. Depuis, chaque année, des cas de plantes atteintes par cette maladie sont trouvés, atteintes à des degrés divers. En 2007, plusieurs dizaines de milliers d’arbres fruitiers ont dû être abattus dont 360 arbres haute-tige rien que dans le canton de Fribourg. Les arboriculteurs et les professionnels de la branche (horticulteurs, pépiniéristes, paysagistes, forestiers) ont dû adapter leur système de gestion de cette maladie en recommandant la plantation de variétés robustes, en appliquant des mesures préventives d’hygiène et de protection phytosanitaire.
Désormais, le feu bactérien est classé dans la catégorie des organismes réglementés non de quarantaine (ORNQ). Dans ce nouveau groupe se trouvent également les phytoplasmes des arbres fruitiers et la Sharka du prunier. En conséquence, l’annonce et la lutte contre la bactérie ne sont plus obligatoires. Par contre, toutes les plantes mises sur le marché sont soumises au passeport phytosanitaire pour attester l’absence de ces maladies. Ce changement significatif donne une plus grande responsabilité aux professionnels de la branche.
Sur la base de la nouvelle directive no. 3 du Service phytosanitaire fédéral qui règle la surveillance et la lutte contre le feu bactérien, des zones à faible prévalence seront définies cet automne dans le canton de Fribourg par le Service phytosanitaire cantonal. Ces zones à faible prévalence seront publiées dans la Feuille officielle. Dans ces zones il existe un intérêt particulier (cultures fruitières, pépinières, variétés fruitières rares) de réduire la présence du feu bactérien, c’est pourquoi la surveillance et la lutte resteront obligatoires. Afin de conserver ce statut, les propriétaires de plantes hôtes, arboriculteurs et particuliers se trouvant dans ces zones devront procéder à des contrôles au moins une fois par saison. Toute plante suspecte devra être déclarée auprès du Service phytosanitaire cantonal, à Grangeneuve. Si la présence de la bactérie est prouvée, les propriétaires devront prendre des mesures de lutte à leurs frais (taille sanitaire ou arrachage de l’arbre).
La responsabilité du maintien du statut de zone à faible prévalence incombe aux propriétaires des plantes. Le Service phytosanitaire cantonal fera des contrôles par sondages cet automne dans les communes concernées pour vérifier si ces mesures sont respectées. Le Service phytosanitaire cantonal peut ordonner des mesures de lutte ou abroger la zone à faible prévalence. Chacun doit lutter contre le feu bactérien dans l’intérêt des arboriculteurs et il en va aussi de la survie des arbres fruitiers haute-tige à pépins qui embellissent nos paysages.