« Faire et savoir-faire » était le thème de l’édition 2021 des Journées européennes du patrimoine qui s’est tenue les 11 et 12 septembre derniers. À cette occasion, le Musée d’histoire naturelle de Fribourg a choisi de présenter au public la taxidermie du 19e siècle, en prenant comme exemple deux objets phares de son exposition permanente.
La baleine (1852) et le rhinocéros indien (1889) se sont mis à nu à travers deux modèles réduits fabriqués afin d’illustrer différentes étapes et matériaux utilisés lors de leur préparation. Ces modèles ont permis à un total de 75 visiteurs de mieux comprendre les difficultés et les enjeux de la taxidermie des grands animaux au 19e siècle. En effet, à l’époque, ce type de construction constituait un véritable défi pour les taxidermistes. Ils ont parfois dû recourir à des idées aussi créatives qu’improbables pour pallier certains problèmes liés à la statique et à la conservation des pièces.
Une technique consistait à utiliser le squelette de l’animal sur lequel on fixait des touffes de foin ou de paille – d’où le terme « empailler » - pour former le corps et la musculature. La peau était ensuite enfilée sur ce mannequin. Malheureusement, l’instabilité provoquée par les articulations ont vite eu raison de cette technique. Par la suite, d’autres méthodes ont vu le jour avec la construction d’une structure en bois et l’utilisation d’argile pour former le corps. Aujourd’hui, les méthodes ont bien évolué et ne cessent de progresser. Avec l’arrivée de nouveaux matériaux comme les mousses expansées et le développement de nouvelles techniques de moulage, les modèles ont gagné en légèreté et en précision. D’autres procédés, tels que la plastination ou la lyophilisation ont été développés pour répondre aux nouveaux défis qui attendent les taxidermistes.
Durant ces deux jours, le public a été accueilli par des collaborateurs et des collaboratrices de la Fédération Suisse de Préparation en Sciences Naturelles et du MHNF : Evelyne Rotzetta, restauratrice, en particulier du rhinocéros indien du MHNF pour l’exposition Rhinostar en 2017-2018 ; Sirpa Kurz, taxidermiste et collaboratrice au Musée zoologique de l’Université de Zürich ; Sabrina Beutler, taxidermiste indépendante basée à Düdingen ; enfin Boris Baeriswyl, taxidermiste au MHNF. Grâce à eux, les visiteurs ont pu avoir un aperçu unique et surprenant de la taxidermie des animaux du MHNF.