Si globalement la justice fribourgeoise fonctionne bien, elle n'en est pas moins très chargée. La progression démographique record enregistrée ces dernières années dans le canton engendre immanquablement une augmentation des litiges que les autorités judiciaires dans leur composition actuelle peinent à absorber. La situation des Justices de paix, insuffisamment dotées au moment de leur professionnalisation, est tout particulièrement critique. Les renforts en personnel consentis au 1er janvier 2013 couvrent à peine les besoins antérieurs à l'entrée en vigueur du nouveau droit de la protection de l'enfant et de l'adulte qui, à lui seul, induit une surcroît indéniable de travail pour ces autorités. Certaines tâches qui étaient autrefois dévolues aux Tribunaux d'arrondissement sont aujourd'hui de l'unique compétence des Justices de paix, en particulier dans le domaine successoral. Le transfert de ces nouvelles tâches n'a pas été accompagné des forces de travail nécessaires. La politique de restriction budgétaire et de blocage des engagements en cours actuellement laisse augurer de sérieux problèmes pour cette justice de proximité menacée d'enlisement. Préoccupé par cette situation préjudiciable tant aux justiciables qu'à la bonne marche de l'Etat, le Conseil de la magistrature est intervenu auprès du Conseil d'Etat pour tirer la sonnette d'alarme et soutenir les demandes de postes supplémentaires formulées par la Conférence des Juges de paix. D'autres juridictions, telles la Cour des assurances sociales du Tribunal cantonal et certains tribunaux d'arrondissement, sont également concernées dans une moindre mesure par une problématique similaire.
Le Conseil de la magistrature rappelle que tant la Constitution fribourgeoise (art. 120 al. 3) que la loi sur la justice (art. 19) obligent l'Etat à attribuer au pouvoir judiciaires les moyens nécessaires pour assurer la célérité et la qualité de la justice.