Le Conseil d'Etat a analysé les résultats de la votation cantonale du 9 février

Plus de 72% de oui pour la construction d'un nouveau bâtiment pour la Haute Ecole fribourgeoise de travail social et la Haute Ecole de santé Fribourg, 61% pour celle d'un bâtiment de police : si les résultats finaux des deux objets cantonaux du 9 février dernier se sont avérés clairs, ils n'en étaient pas moins en deçà des résultats habituels dans ce genre de dossiers. Le Conseil d'Etat a donné un mandat d'analyse post votations avec l'objectif de s'assurer de la bonne information du corps électoral, de mieux comprendre sa manière de voter et d'en tirer des enseignements pour les futurs scrutins.
Le mandat a été confié à l'institut de recherche gfs.bern et au Service de la statistique de l'Etat de Fribourg. Le premier s'est attelé à analyser l'influence des objets fédéraux sur le scrutin cantonal, le second à comparer les résultats des votations cantonales de 2001 à 2014, afin de déceler d'éventuelles caractéristiques (région, urbanité, langue, nationalité, âge, participation aux votations, parti politique) permettant de qualifier des désaccords plus ou moins systématiques sur les sujets traités.

Au final, les conclusions des deux spécialistes se rejoignent : d'une part, les votants se sont exprimés en connaissance de cause et, d'autre part, le Gouvernement a été globalement bien suivi dans son argumentation. En clair : les électeurs fribourgeois ont bénéficié d'une bonne information de la part des autorités et ils ont exprimé une volonté politique claire, tant dans le oui que dans le non.
Mais l'analyse des spécialistes a également faire apparaître une variable originale : le 9 février, une mobilisation spéciale est apparue en raison des enjeux fédéraux, en particulier l'initiative populaire "Contre l'immigration de masse", qui a encouragé le vote protestataire d'un électorat critique vis-à-vis des autorités en général et des investissements publics en particulier. Selon le rapport, cette attitude a été particulièrement constatée dans les communes à forte présence UDC et en Singine.

Sur la base des résultats de cette analyse, le Conseil d'Etat est convaincu qu'il doit poursuivre son travail d'information et sa présence sur le terrain, pour maintenir le dialogue avec la population fribourgeoise et rester à l'écoute de toutes les sensibilités politiques, linguistiques et régionales de notre canton.