Depuis environ une dizaine d’années, 3 écoles germanophones du canton de Fribourg - à savoir Morat, Guin et Chiètres - collaborent régulièrement avec des seniors. En 2013, la DICS a précisé le cadre de cette collaboration ainsi qu’une série de tâches que les seniors pouvaient accomplir en classe, à l’exclusion de tâches de nature pédagogique, comme : lire ou raconter des histoires, exercer un poème ou une pièce de théâtre, participer à une leçon de musique et accompagner les chants avec un instrument, accompagner les élèves lors d’activités sportives et lors d’excursion, raconter son enfance ou sa vie professionnelle passée.
L’entrée en vigueur de la nouvelle loi scolaire au 1er août 2015 a modifié les règles concernant l’intervention de tiers dans les écoles tout comme la répartition des tâches et des responsabilités entre les responsables d’établissement scolaire et l’inspectorat scolaire. Les conséquences de ces modifications sur la participation des seniors n’ont pas toujours été correctement évaluées. Après clarification avec le service de l’enseignement obligatoire de langue allemande et l’inspectorat scolaire, les 3 directions d’écoles concernées ont déposé une demande d’autorisation en bonne et due forme afin de poursuivre leur projet respectif. Pour ce faire, elles ont fourni la liste des seniors participant au projet, les tâches non pédagogiques qui leur seront confiées ainsi qu’un extrait de leur casier judiciaire, exigence qui concerne toute fonction ou activité impliquant des contacts réguliers avec des personnes mineures, par analogie à l’article 26 al. 3bis de la loi sur le personnel de l’Etat (LPers).
Après analyse des demandes et notamment des tâches confiées aux seniors, le service de l’enseignement a constaté que la grande majorité des situations – notamment les tâches confiées aux seniors- correspondait au cadre défini. Il a octroyé une autorisation aux 10 seniors actifs à l’école primaire de Guin, aux 7 seniors actifs à l’école primaire de Morat et aux 7 seniors actifs à l’école de Chiètres.
Les directions des écoles concernées se sont engagées à informer les parents en début d’année scolaire de l’éventuelle présence d’un-e senior dans la classe de leur enfant, de leur rendre visite en classe au moins une fois par année et d’établir un rapport annuel sur les activités réalisées par les seniors et ce, en collaboration avec l’inspecteur ou l’inspectrice scolaire.
Le bénéfice de l’engagement des seniors bénévoles dans les classes n’a jamais été mis en cause : il contribue sûrement à une meilleure cohésion et compréhension intergénérationnelle ainsi qu’au renforcement de la sécurité des élèves lors d’activités scolaires extra muros. A l’avenir, une école qui souhaiterait accueillir un ou plusieurs seniors peut en faire la demande directement auprès de Pro Senectute. Si la collaboration est ponctuelle, la direction de l’école sera seule compétente pour autoriser le ou la senior à participer à l’activité avec la classe. Si la collaboration s’envisage dans la durée et la régularité, la direction d’école devra déposer une demande auprès du service de l’enseignement obligatoire concerné en précisant les modalités de la collaboration ainsi que les tâches prévues. Un extrait du casier sera alors demandé aux seniors.
La DICS et Pro Senectute regrettent la tournure très émotionnelle qu’ont pris les événements ce printemps ainsi que la virulence de certains propos. Il s’agissait, en fait, pour les directions d’école concernées de se mettre en conformité avec la législation scolaire et notamment les règles liées à l’intervention de tiers dans les classes. Cela vient d’être fait et sans mettre en péril les projets existants.
Intervention de tiers dans les écoles : de quoi s’agit-il ? Tout un chacun ne peut accéder à l’école afin d’y dispenser une matière quelconque. Chaque intervenant et intervenante, y compris un parent, doit obtenir l’autorisation de la direction d’établissement qui apprécie la pertinence de l’intervention même si celle-ci est ponctuelle. Si l’intervention est régulière, c’est le service de l’enseignement qui décide (art. 28 du règlement de la loi sur la scolarité obligatoire). Il s’agit notamment d’éviter le développement d’initiatives ou de projets généralement d’ordre privé et/ou éloignés des missions de l’école. Sont exemptés d’autorisation tous les partenaires légitimés par une législation ou par la Direction : police cantonale (éducation routière), planning familial (éducation sexuelle), les Eglises reconnues (enseignement religieux), médecine scolaire (prévention santé), services auxiliaires (mesures pédago-thérapeutiques), etc. |