La Caisse de prévoyance du personnel de l’Etat de Fribourg (CPPEF) boucle l’année 2019 sur un résultat exceptionnel, avec un rendement de +10 % sur sa fortune. Cette bonne performance, qui se situe dans la moyenne supérieure des caisses comparables, confirme la bonne gestion de la fortune du personnel assuré. Elle intervient après une perte de -2,29 % en 2018, et dans le contexte d’une performance moyenne de +4,06 % sur la période allant de 2009 à 2018.
Réapprovisionner la réserve de fluctuations de valeurs
Le comité paritaire de la CPPEF prend acte avec satisfaction de ce bon résultat. Il permet d’une part d’affecter 80 millions de francs à la réserve de fluctuations de valeurs, qui était épuisée après l’année 2018. Pour mémoire, cette réserve permet de faire face à des contre-performances sur le marché des actions et des changes. D’autre part, le comité peut mettre en œuvre la recommandation actuarielle de porter le taux d’intérêt technique de 2,25% à 2%, sans pénaliser la rémunération des avoirs du personnel assuré dans le futur. Le taux de couverture de la CPPEF s’élève à 79,5% à la fin 2019.
Un début 2020 sous le signe du coronavirus
Le comité paritaire voit l’année 2020 avec préoccupation. En effet, les résultats exceptionnels de 2019 sont immédiatement suivis, en janvier et février 2020, par un ralentissement significatif de l’économie mondiale, en raison de l’épidémie de Covid-19 (nouveau coronavirus). A la fin février 2020, les portefeuilles de valeurs mobilières affichaient une perte de 120 millions de francs environ. Cette volatilité montre que les années de rendements exceptionnels ne sauraient effacer les tendances lourdes de la prévoyance professionnelle que sont le vieillissement de la population et la baisse des rendements observée depuis une décennie. Cumulées, ces deux réalités creusent le déficit structurel de la CPPEF et conduiront, selon deux études actuarielles indépendantes, à une baisse du taux de couverture de 79,5% à 45% à l’horizon 2052.
Des mesures dès 2022
Le changement de plan de prévoyance adopté en novembre 2019 par le Conseil d’Etat et qui sera traité prochainement par le Grand Conseil est rendu nécessaire par cet état de fait. En cas d’échec de la réforme, l’Autorité bernoise de surveillance des institutions de prévoyance et des fondations exigera de la CPPEF des mesures d’assainissement, qui devront entrer en vigueur au 1er janvier 2022. Le comité paritaire se verra contraint d’abaisser le taux d’intérêt technique à 1,75% et d’opérer des coupes dans les prestations.