Blanc sur blanc
Dans le silence qui enveloppe la forêt, seul le doux craquement des bottes dans la neige trahit notre présence. De petits cristaux de glace virevoltent dans les airs, les épicéas sont courbés par le poids de leur fardeau et le vent forme des congères le long du sentier. Tout semble figé. Tout ? Non. Un peu plus loin, un monticule vient de frissonner, laissant glisser la neige au bas de son pelage, et révélant un œil noir surmonté de longues oreilles plaquées sur le dos.
Blanc sur blanc, le lièvre variable est invisible en hiver. Il a troqué ses poils bruns d’été contre un pelage immaculé qui le cache aux yeux de ses prédateurs. S’il est par hasard découvert par un renard ou un aigle, il peut courir à plus de 50 km/h dans la neige tout en effectuant des crochets serrés qui le rendent insaisissable.