Le peuple est appelé aux urnes pour s'exprimer sur la LRTV le 14 juin prochain. Le projet de nouvelle loi a été adopté par les chambres fédérales en septembre 2014. Il a ensuite été remis en question par voie de référendum.
Avec l'évolution de la consommation des médias sur les smartphones, tablettes ou ordinateurs, toute la population a aujourd'hui accès aux programmes radio et TV. Ainsi, l'enjeu principal de cette votation réside dans la généralisation de la redevance. Avec la nouvelle loi, la redevance deviendra obligatoire pour tout le monde. Bénéfice: le montant de la dite redevance va baisser pour tous, puisque les citoyennes et les citoyens seront plus nombreux à la payer. La redevance annuelle dont les Suisses devront s'acquitter passera donc de 462 CHF à 400 CHF. La redevance permet d'assurer la qualité des contenus produits par les télévisions et radios - SSR ou privés - qui bénéficient de la redevance, assurant ainsi notamment une libre formation de l'opinion par une information de qualité et une représentativité de toutes les régions linguistiques du pays.
Les référendaires protestent contre le fait que la nouvelle loi s'appliquerait également aux entreprises qui devraient aussi s'acquitter de la redevance. A notre époque, la plupart des entreprises ont accès aux canaux d'information et en profitent. Il est donc normal qu'elles y contribuent aussi. Toutefois, afin de ne pas prétériter trop fortement les PME, seules les entreprises réalisant un chiffre d'affaire supérieure à 500'000 CHF par année devront s'en acquitter. Au niveau suisse, 75% des firmes ne seraient donc pas touchées. Une proportion que l'on retrouve dans le canton de Fribourg.
Si le gouvernement tient à s'impliquer fortement dans sa prise de position pour cette votation, c'est également parce que Fribourg abrite en son sein, dans le bâtiment de la grande poste, au cœur de la capitale, l'entreprise Billag AG, chargée de la perception de la redevance auprès des particuliers. Billag AG compte 173 collaborateurs, dont 135 établis dans le canton. Billag emploie passablement de personnel à temps partiel, notamment des mères de famille. Un emploi qui permet ainsi à de nombreuses familles de compléter leurs revenus mensuels, ou a de nombreux étudiants de financer leurs cursus. Dans ce contexte, en marge de sa séance hebdomadaire, le Conseil d'Etat in corpore a visité l'entreprise Billag le 21 avril dernier.