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De façon générale, les sols en milieu urbain ont un risque de présenter une pollution, notamment en métaux lourds. Ces concentrations peuvent avoir différentes origines : activités industrielles et artisanales, trafic, chauffages, utilisation inadaptée de produits phytosanitaires, d’engrais chimiques ou de cendres dans les jardins potagers, incinération sauvage de déchets. La teneur effective en polluants ne peut être déterminée que sur la base d’analyses chimiques.
Une étude effectuée par le Service de l’environnement entre 2018 et 2020 montre que les sols des parcelles construites avant 1960 ont souvent des concentrations en métaux lourds et en hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) supérieures aux valeurs limites. Dans la grande majorité des cas, seule la valeur indicative est dépassée. Les sols ne doivent pas être déplacés. Il n’y a pas de risque pour la santé. Les parcelles analysées construites après 1960 n’ont pas montré de pollution, mais des activités polluantes après 1960 (par ex. incinération de bois traité ou autres déchets) peuvent être à l’origine de pollutions des sols indépendamment de la période de construction de la parcelle.
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Les propriétaires qui souhaitent connaître l’état de pollution de leur jardin peuvent faire effectuer des analyses de leur propre initiative.
Il est possible de procéder par étape en commençant par l’analyse des métaux lourds puis, si nécessaire, des polluants organiques. Les campagnes d’analyses réalisées dans le canton ont montré que des pollutions aux substances organiques en l’absence de métaux lourds sont rares. On peut donc utiliser ces derniers comme indicateurs.
L’analyse des métaux lourds selon la méthode OSol coûte environ 200 francs par échantillon. La liste des prix est généralement disponible sur les sites internet des laboratoires. L’observatoire national des sols (NABO) publie chaque année la liste des laboratoires OSol pour les métaux lourds et les polluants organiques. Elle peut être téléchargée sur le site de l’Agroscope. Certains laboratoires fournissent des guides de prélèvement et d’interprétation des résultats. Le Service de l'environnement se tient également à votre disposition pour ces questions.
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Pour éviter une accumulation de métaux lourds dans le jardin, il faut minimiser l’utilisation d’engrais chimiques et de produits phytosanitaires. Il est conseillé d’utiliser un compost de bonne qualité comme unique engrais (quantité indicative par année : 1 à 2 litres par m2, soit une couche de 1 à 2 mm). L’utilisation de cendres doit être évitée et aucun déchet ne doit être brûlé en plein air.
Pour en savoir plus : « Recommandations : comment garder le sol du potager en bonne santé ? »
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L’étude menée par le Service de l’environnement montre que, dans la grande majorité des cas, seule des valeurs indicatives sont dépassées sur les parcelles construites avant 1960. Les sols ne doivent pas être déplacés. Il n’y a pas de risque pour la santé. 15% des parcelles ont toutefois des teneurs en plomb qui présentent un risque possible pour la santé des utilisateurs (dépassement du seuil d'investigation OSol). Il s’agit généralement de parcelles construites avant 1920.
De façon générale, on peut donc faire preuve de précaution en prenant les mesures suivantes :
- laisser les enfants en bas âge jouer uniquement sur des surfaces densément enherbées ou protégées. En effet, les enfants sont particulièrement exposés à une pollution par des substances, car, lorsqu’ils jouent à même le sol, ils peuvent absorber des quantités relativement importantes de terre par contact main-bouche[1]. Pour diminuer le risque d’ingestion de terre par des enfants, il est recommandé de semer/entretenir une couverture végétale dense (p. ex. gazon) et de veiller à ce qu’ils se lavent bien les mains après leur activité dans le jardin. Les surfaces revêtues ainsi que les bacs à sable ne sont pas problématiques ;
- bien laver ou peler les fruits et légumes provenant du jardin ;
- diversifier les sources d’approvisionnement en fruits et en légumes ;
- préférer la culture de plantes avec une faible absorption de métaux lourds : arbres fruitiers, baies, maïs, légumes–fruits (aubergines, tomates, poivrons, concombres, courgettes, courges, etc.), ainsi que légumineuses (haricots, pois, fèves, etc.). Une liste plus détaillée des plantes alimentaires avec leurs facteurs d’absorption se trouve à la page 27 du manuel Sols pollués, Evaluation de la menace et mesures de protection de l’OFEV (2005).
[1] Pour les personnes atteintes du syndrome pica (trouble du comportement alimentaire caractérisé par l'ingestion durable de substances non nutritives), toute activité qui comporte un risque d’ingestion de terre doit être évitée.
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Afin d’éviter la dissémination de matériaux terreux pollués lors de travaux de construction, le Service de l’environnement élabore actuellement une carte indicative. Elle permettra de fixer des exigences adéquates dans le cadre des demandes de permis de construire, notamment la vérification de la qualité des matériaux qui quitteront les chantiers.
Si vous entreprenez des travaux sur votre parcelle construite avant 1960, nous vous recommandons de faire des analyses de sols. Le Service de l’environnement se tient à votre disposition pour de plus amples informations.
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Le Service de l’environnement est compétent pour les questions liées aux pollutions des sols d’origine non agricole.
Les propriétaires de sols présentant une pollution au-delà du seuil d’investigation OSol sont responsables de la mise en œuvre des recommandations d’utilisation. Ils doivent en informer leurs locataires et s’assurer de l’application des mesures, notamment par le biais des contrats de location.
Pollution des sols urbains - Questions-réponses
Chapeau
L’âge des jardins est un facteur de risque de pollution des sols parce que les métaux lourds et les HAP s'y accumulent au fil du temps. Vous trouverez dans cet article une foire aux questions pour les propriétaires et les utilisateurs de jardin.
Publié par Protection des sols
Dernière modification : 30.04.2024