Utilisation des pesticides

L’usage de pesticides n’est pas sans risque pour l’utilisateur et pour l’environnement. Avant de les utiliser il est opportun de se demander si l’organisme nuisible ciblé doit vraiment être éliminé et si une autre méthode sans pesticides de synthèse peut être privilégiée. Dans tous les cas, l’utilisation de pesticides est soumise à des restrictions légales.

Légalement, on distingue un produit phytosanitaire d’un produit biocide par le but auquel il est destiné.

Produits phytosanitaires

Les produits phytosanitaires visent à protéger les végétaux ou à éliminer les plantes indésirables, Parmi ceux-ci, on retrouve :
- les herbicides
- les insecticides
- les fongicides
- les acaricides
- les rodenticides
- les phytorégulateurs
Produits biocides

Les produits qui visent à combattre des organismes nuisibles sont des biocides, notamment
- les produits destinés à l’hygiène humaine ou vétérinaire
- les désinfectants
- les rodenticides
- les répulsifs
Ces deux classes de produits se regroupent sous le terme de pesticides. Il existe une législation spécifique pour leurs utilisations, à savoir l’ordonnance sur les produits phytosanitaires (OPPh) et l’ordonnance sur les produits biocides (OPBio).

La mise sur le marché aussi bien des produits phytosanitaires que des biocides doit être préalablement autorisée par l’Office fédéral de la sécurité alimentaires et des affaires vétérinaires (OSAV), respectivement par l’organe de réception des notifications des produits chimiques (ONChim). Lorsqu’ils sont autorisés, ils sont inscrits dans des bases de données distinctes :
- l’index des produits phytosanitaires de l’OSAV
- le registre des produits chimiques de l’ONChim
Les deux bases de données donnent diverses informations, notamment sur les dangers, sur les emplois pour lesquels chaque produit est autorisé et sur les catégories d’utilisateurs autorisés, privés ou professionnels.
Il est opportun de se demander si l’utilisation du pesticide est nécessaire ou si la présence de la cible visée ne peut pas être tolérée.

Il existe des méthodes alternatives basées sur une action mécanique/thermique. Certaines sont décrites dans les documents suivants :
- Fiche d’information de l’Office fédéral de l'environnement : « Méthodes simples pour lutter contre les adventices - 10 alternatives aux herbicides »
- Notice du SEn : « Attention aux herbicides — Pour une bonne pratique du désherbage »
Pour utiliser des produits phytosanitaires ou certains biocides (contre les rongeurs, les insectes, les acariens, les arthropodes) à titre professionnel ou commercial (agriculteurs, paysagistes, concierges, employés communaux) il est obligatoire d’être titulaire d’un permis et de suivre des formations initiales et continues permettant de disposer des connaissances requises.

Cette obligation ne s’applique pas aux personnes privées. Du fait de l’absence de formation, les particuliers ne connaissent souvent pas les risques et certaines spécificités liées à l’utilisation des pesticides. C’est pourquoi, ils ne peuvent utiliser qu’un nombre restreint de produits. L’étiquette du produit doit par exemple mentionner « autorisé pour l’utilisation non professionnelle ». En outre, depuis le 1^er janvier 2021, seuls les produits phytosanitaires autorisés pour un usage non professionnel peuvent être remis à des personnes privées.
Les herbicides agissent de manière générale en bloquant des fonctions fondamentales au développement et à la survie de la plante-cible. Lorsqu’un produit est utilisé correctement, la substance active est fixée par la couche d’humus et se décompose sur le lieu d’application. Mais utilisé à mauvais escient, elle peut être emportée rapidement dans les eaux. C’est pourquoi, leur utilisation est interdite sur les endroits avec des sous-chaussées stabilisées tels que :
- les routes, les chemins, les places, les terrasses et à leurs abords (bande herbeuse de 50 cm de chaque côté)
- les toits
Cela concerne également les chemins privés en gravier et les cimetières. Ces interdictions sont indiquées sur l’étiquette des produits.
Les restes de pesticides, y compris les produits dilués, ne doivent pas être introduits dans les canalisations. Les restes inutilisés de produits non dilués peuvent être remis au vendeur dans leur emballage d’origine, à un centre collectant les déchets spéciaux ou à une entreprise spécialisée dans l’élimination.

Quelques règles à respecter

Utiliser un produit autorisé	N’acheter que les produits nécessaires et destinés à l’usage voulu. Utiliser uniquement un produit autorisé pour l’utilisation non professionnelle et pour l’application prévue. Pour des produits stockés depuis plus d’un an, consulter l’index des produits phytosanitaires ou le registre des produits chimiques et vérifier si son utilisation est encore autorisée.
Appliquer au bon endroit…	Utiliser uniquement sur les cibles autorisées. L’utilisation d’herbicides et de biocides contre les algues et les mousses est interdite sur les routes, les chemins, les places, les terrasses et leurs abords.
… au bon moment…	Ne pas appliquer avant et pendant la pluie ni par fortes chaleurs. Eviter d’appliquer en cas de forts vents. Ne pas utiliser d’insecticides pendant le vol des abeilles. Appliquer au stade de développement de la plante indiqué sur l’emballage.
… et de la bonne manière	Ne pas dépasser les quantités et le nombre d’applications prescrites. Préparer et utiliser uniquement les quantités nécessaires. Eviter toute dispersion inutile.
Veiller aux règles de sécurité pour soi et pour l’environnement	Respecter les consignes de sécurité indiquées sur l’emballage ou sur la fiche de données de sécurité qui peut être exigée du vendeur. Utiliser les équipements de protection individuelle appropriés. Disperser uniquement avec des instruments adéquats, en bon état et régulièrement nettoyés. Utiliser de préférence des produits prédosés qui ne nécessitent pas de manipulations. Eviter tout contact avec le produit ; utiliser si possible sans la présence d’autres personnes.
Conserver le produit en toute sécurité	Tenir hors de portée des enfants. Ne pas stocker à côté de denrée alimentaires ou dans des emballages pouvant entraîner des confusions ; si possible, conserver dans l’emballage d’origine. Eviter toute détérioration risquant d’entraîner des écoulements dans les eaux.
Eliminer correctement les restes	Ne pas jeter dans les égouts ni dans les grilles d’eau claire ! Rincer à l’eau les pulvérisateurs et disperser cette eau sur la dernière zone traitée. Ramener les emballages d’origine au point de vente ou dans un centre de collecte des produits toxiques.
Où obtenir les informations ?	Consulter l’emballage, l’étiquette et/ou la notice accompagnant le produit. Consulter l’index des produits phytosanitaires ou le registre des produits chimiques.